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Les émotions.
Le "droit" de les éprouver.
Comprendre ses émotions, apprivoiser et vivre ses
émotions.
Gérer ses émotions est un leurre en revanche les
comprendre et les apprivoiser est possible.
Trouble borderline et émotions sont totalement liés.Gérer ses émotions, maîtriser ses émotions est un leurre.
Pour la CIM de l'OMS, le trouble borderline fait partie des troubles de la personnalité émotionnellement labile.
Une personne souffrant d'état limite est à la fois hyperémotive mais est souvent pleine d'incompréhensions face à celles-ci.
Ses émotions sont souvent "binaires", ce que l'on appelle la pensée noir et blanc
Elles voient souvent leurs émotions comme "gênantes"
Mais tout d'abord, à quoi servent les émotions ?
Ce texte m'a semblé une introduction simple et intéressante à la notion "d'émotions" et "d'interdits".
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Je dois bien me rendre à l’évidence, contrôler mes émotions est un leurre.
Cela fait des années que j’applique cette méthode sans véritable succès sur le long terme.Plus je suis « efficace » pour contrôler mes émotions et plus les effets sont dévastateurs.
Plus le barrage émotionnel mis en place est solide et plus sa rupture engendre une réaction émotionnelle importante.
Cela veut dire que plus je fais d’efforts et plus ma situation semble empirer, ce qui est vraiment désespérant.Mais que je le veuille ou pas, je n’ai pas le choix :
Mes émotions doivent trouver un chemin pour sortir.
Si je les retiens alors elles explosent ou utilisent une autre route.
A noter que je peux aussi utiliser des substances pour les « tuer » (médicaments, boulimie, etc.) ou me mettre à somatiser .Pourquoi ne puis-je pas utiliser ma raison pour contrôler ou maitriser mes émotions ?
Tout simplement parce que ma raison est un circuit « lent », qu’elle fait appel à la réflexion, à des souvenirs etc. et que cela consomme beaucoup de temps .
Alors que dans le même temps l’émotion est un circuit ultra rapide.
Il faudrait, pour arriver à les contrôler par cette méthode, que mon circuit lent soit plus rapide que mon circuit rapide… avouez donc que cela ne facilite pas les choses !Et j’en suis à me dire « non tu ne devrais pas te mettre en colère dans cette situation » ou « tu serais ridicule si tu pleurais », etc.
J’ai mon cerveau limbique qui me fournit de nombreuses informations sur ma situation, sur mon bien être grâce à mes émotions et je me contente de lui répondre « tais-toi, tu ne vois pas que tu me pourris la vie ».
Quand je suis « forte », quand l’émotion qui me parvient n’est pas d’une amplitude très importante alors je « gagne », j’arrive à la faire taire.
Mais en revanche, lorsque je suis face à des émotions fortes, celles que je ressens comme « mortelle » alors je me retrouve balayée comme par un tsunami.
C’est comme si je ne voyais rien venir. Dans ces cas là je deviens simple spectatrice de moi-même et « victime de mes émotions ».Certaines personnes me disent que c’est finalement mieux que rien, que j’ai pu échapper à certaines crises grâce à mon contrôle, que je peux ainsi plus facilement me fondre dans la masse…
Oui mais à quel prix ?En toute honnêteté, si je fais le bilan de mon contrôle, je suis bien obligée de dire qu’il est loin d’être positif.
Je dois donc trouver une autre solution pour m’en sortir que le contrôle émotionnel qui est voué à l’échec.
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Extrait du livre "Dans l'émotion du borderline, guide à l'usage des patients et des familles" Alain Tortosa - aux éditions Archilogue.Pour en savoir plus, vous pouvez voir les livres consacrés à ce sujet.
La colère sert à chasser l'intrus, à trouver et à mettre ses limites, bref à défendre son territoire et ses valeurs. |
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colère aux petites filles et la tristesse et la peur aux petits garçons |
Dans chaque famille, il existe des émotions
"autorisées" et des émotions "interdites" et chacun
d'entre nous, enfant, a reçu une "éducation" des émotions. Il
est à noter également qu'un code social de répartition des
émotions entre les deux sexes est encore en vigueur
aujourd'hui. On interdit encore trop souvent la colère
aux petites filles et la tristesse et la peur aux petits
garçons.
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Il y a
quelques années, mon petit garçon debout sur un balcon au 5e étage me
demanda :
" Dis Maman,
tu serais en colère si je tombais en bas et que je serais mort ? "
" Non, mon
chéri. Je ne serais pas en colère, je serais triste. " répondis-je
interloquée.
" Et bien moi, je préfère être en colère, ça
m'empêche d'être triste ! " conclut-il fièrement.
Je réalisais
à cette occasion qu'il était déjà programmé à refouler la tristesse et
me dépêchais de lui redonner verbalement le droit d'être triste, droit
qu'il utilisa dès le lendemain matin.
Au milieu du
petit-déjeuner, il éclata en sanglots. Il avait, quelques jours plus
tôt effacé sa cassette préférée en faisant une fausse manœuvre et en
était inconsolable. Sa mauvaise humeur et ses colères des jours
précédents s'expliquaient enfin !
Mais je fus surtout troublée de constater que j'avais fort bien
supporté cette mauvaise humeur et que ses gros sanglots me vrillaient
le coeur et me donnaient une envie brûlante de me ruer dans un magasin
acheter au plus vite un nouvel exemplaire de la dite cassette, selon
la technique du " pansement ". L'interdit de
la tristesse m'appartenait et j'étais en train de le transmettre
malgré mes beaux discours de surface !
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Christel Petitcollin
Mise
en garde:
Toutes
les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre un trouble pour
le moins "particulier" et déroutant.
Mais
aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades
ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic.
Quoiqu'il
en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade
Dernière mise à jour 2020.
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- Christel Petitcollin.
Auteur Alain Tortosa, fondateur de l'aapel
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