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Trouble
borderline état limite.
"Le
mensonge est comme une seconde peau, aux fil des ans, il est
devenu naturel".
2 Témoignages:
Amandine
nous dit:
Je veux juste parler du borderline
et du mensonge, même si bien sur je ne représente pas tous les
borderline.
Le
mensonge est presque naturel pour moi, et je ne
l'emploie pas que pour cacher mon état aux autres, mais pour presque
tout, pour me défendre, pour éviter de reconnaître mes torts.
Exemple: j'ai du retard à un rendez-vous familial, j'invente un bobard ( "il y avait un accident"), je n'ai pas envie d'aller au cinéma avec la copine, j'invente un bobard ("zut, j'ai une reunion de dernière minute") etc, etc..et j'ai fait cela depuis tout enfant, je mens depuis que j'ai à peu prés 6 7 ans
Je mens
dès que je me sens "en danger"
Quand j'avais peur de me faire
gronder pour un mot sur le carnet, quand je voulais sortir avec des
copains, je mentais tout le temps.
Il y avait le mensonge et aussi...
le vol.
J'ai volé pour la première fois à 7
ans, un beau jouet à une copine (elle n'a jamais su que c'était
moi), j'ai volé aussi des jouets à mon frère que j'ai échangé à
des copains de classe, et puis enfin j'ai volé assez régulièrement
dans le portefeuille de mes parents, des fois 5 francs, d'autres fois
10 ou 20 francs, mais très souvent, jusqu'à l'age de 18 20 ans à peu
prés.
Je mentais pour rassurer et ainsi éviter les
questions
Mes parents me cassaient les pieds
avec le fait que je ne sortais jamais, ça les inquiétait quand même,
alors des fois, je
mentais, je disais que j'allais
sortir, je sortais effectivement, je prenais le RER jusqu'à Paris, je
vadrouillais seule, je prenais le métro, etc..mais seule ! Voila comme
ça mes parents étaient rassurés et pensaient que j'allais bien !
De même quand j'ai fait mes études,
je leur disais parfois: "Je ne passerais pas le week-end avec vous
parce que je sors avec des copains", mais c'était souvent pour être
tranquille. Si je leur avais dit "je reste toute seule chez moi ce
week-end", ils se seraient inquiétés et bien sur m'auraient dire de
passer le WE avec eux
Des fois ils disaient de venir les
voir, ou bien ils me demandaient ce que je faisais ce soir, je mentais
en disant que j'allais sortir, parfois effectivement j'allais me
promener seule dans les rues avec un baladeur sur les oreilles, ça
durait une heure ou deux, parfois d'ailleurs je prenais des risques
exprès, me promener dans des rues desertes, j'esperais inconsciemment
qu'il se passerait quelque chose, peut-etre que la mort viendrait, une
autre façon de vouloir se tuer, malheureusement il ne m'est jamais
rien arrivé.
D'autres fois je restais à la
maison mais quand le telephone sonnait je ne répondais pas exprès pour
dire "ben oui je suis sortie". Voyez jusqu'ou allaient mes mensonges
pour faire croire que ça allait.
J'éprouvais
de
la culpabilité après coup
que j'arrivais vite à chasser, mais un
enfant
qui ment et qui vole, c'est déjà très inquiétant.
Je ne sais pas si tous les
borderlines font ça, mais moi je le faisais. Mais j'avais
très
peur des conséquences donc j'étais très prudente, personne ne le voyait sauf mon père mais bien sur
il n'a rien dit.
Je ne sais pas si cela peut vous
aider à mieux connaître les signes
alarmants de cette maladie,
Amandine
****
Lou nous dit:
... J'ai
été élevé dans le mensonge, les non-dits et la manipulation.
Je me suis bêtement dit en
grandissant que ça ne fera plus partie de ma vie. Ca a l'air simple,
mais ça ne l'a pas été du tout.
Ado, j'ai
eu une période où dire la vérité m'était tout simplement
impossible, la période s'est accompagnée de
cleptomanie.
Je me
suis également longtemps menti à moi-même mais 3 ans d'analyse
font le ménage !
Donc, oui, j'ai des rapports
honnêtes avec mon entourage.
Lou
PS: Note de l'aapel. Lou nous dit qu'elle a des rapports honnêtes avec son entourage, nous préciserons qu'ils ne savent pas qu'elle est borderline.
Lire page mensonges conscients ou pas, mémoire ou borderline et manipulation
Dernière mise à jour 2020.