Trouble de la personnalité borderline état limite,
"Suis-je Borderline ou ne le suis-je pas ?"
Ou
dans le cas où des éléments iraient dans le sens d'un "oui" ou
d'un "non".
"Pourquoi ai-je du mal à accepter ou rejeter un
éventuel diagnostic de trouble borderline ?"
(Le "suis-je" est une facilité de langage, personne
"n'est" borderline. Non, il existe des personnes qui souffrent
d'un trouble borderline sans être pour autant réduites à leur
trouble).
Tous ceux
qui répondent à une des trois affirmations suivantes ne verront donc
pas une utilité directe à lire ce qui suit :
- Je
suis "borderline" (je souffre de...)
- Je ne
suis pas "borderline" (je ne souffre pas de...)
- Je ne
me pose pas la question.
Nous allons si
vous le voulez bien non pas raisonner en terme de "oui" et de "non" mais
en terme "d'enjeux" ?
Au moment où vous vous posez la question "Suis-je
borderline" ?
... Que
représenterait pour vous un diagnostic avéré de "trouble
borderline" ?
Vous pouvez y voir 3 perceptions bien distinctes :
- Perception
1: Une perception "neutre"
>
Une information
"ben oui,
je suis borderline, ok c'est noté, soit, je vais gérer !"
.
- Perception
2: Une perception "très positive":
>
Un espoir extraordinaire
"Enfin je
comprends pourquoi je suis ainsi, le pourquoi de mes souffrances, je
réalise que je ne suis pas le (la) seul(e) et qu'il y a une lumière
possible, de devenir acteur de ma guérison"
.
- Perception
3: Une perception "très négative":
>
Un cataclysme qui remet tout
en question
"Ce que je
suis ne serait pas ma "nature" mais en même temps les conséquences
d'une maladie, c'est inacceptable".
Quels sont alors les "risques" que vous prenez en posant
cette question "suis-je borderline" ?
- Perception
1: Si vous êtes dans la position "neutre"
>
Le "oui" ou le "non" n'a pas ou peu d'enjeu
>
Le site apporte les réponses aux diverses questions et un thérapeute
pourra "trancher" si nécessaire
>
Conclusion: "la réponse OUI ou NON ne
relève pas d'enjeux extraordinaires"
.
- Perception
2: Si vous êtes dans la position "positif"
>
Ce qui pourrait éventuellement se révéler dramatique serait
"l'espoir déçu"
>
Vous seriez en train de vous accorder ce que sans doute vous ne vous
accordiez pas ou plus, c'est à dire "l'espoir"
>
Penser "je suis borderline" et entendre un spécialiste vous dire
"vous n'êtes pas borderline" serait alors pour vous un vrai drame.
>
Conclusion: "la réponse NON, vous n'êtes
pas borderline serait vécue comme un drame"
.
- Perception
3: Si vous êtes dans la position "négatif"
> Ce
qui pour vous serait dramatique, ce serait la confirmation du
diagnostic
> Ce
que vous refusez, se présenterait avec "obligation" d'accepter une
vérité inacceptable (accepter l'inacceptable)
>
Conclusion: "la réponse OUI, vous êtes
borderline serait vécue comme un drame ou tout simplement
inacceptable"
Bien entendu
il faudrait s'assurer qu'il n'y a pas erreur de diagnostic (d'autant
plus que vous y accordez de l'importance) et ce d'autant plus que
l'on peut se mentir à soi-même (dans un sens ou dans un autre)
mais aussi à un spécialiste (que ce soit consciemment ou pas -
mécanisme de défense - déni, ...)
Constat
Si
vous n'êtes pas dans une perception "neutre", votre
incapacité à répondre de façon tranchée à la question "suis-je
borderline ?", vient sans doute non pas d'une réponse qui irait dans
le sens de vos attentes, mais de la peur d'une réponse qui vous
bouleverserait et/ou qui serait inacceptable !
Ce qui est
somme toute bien naturel !
Bref, que
vous auriez peur de la vérité, mais d'une
vérité qui pourrait être totalement contraire à vos attentes (dans
le "oui" comme dans le "non").
Quelles sont les alternatives face à cette question ?
Hélas,
il n'y en a beaucoup...
Vous avez le choix entre
- Affronter votre vérité avec les
"risques" que cela comporte (mais aussi les espoirs)
- Fuir votre vérité
De prime
abord, affronter la vérité est un acte courageux alors que la fuir
semble plus "confortable"
Cela n'est
pas si "simple" car fuir la vérité dans ces conditions, c'est fuir
tout en étant conscient de fuir.
Alors bien
sur, il est toujours possible de se mentir à soi-même, nous le faisons
tous, mais quelle que soit l'efficacité de votre auto-suggestion, vous
aurez ce doute qui vous suivra avec l’éternelle question "et si".
Une vérité contraire à vos attentes serait-elle
"dramatique" ?
- Perception
2 dite "positive"
Vous aviez
enfin vos réponses, votre espoir, et VLAN, on
vous annonce "vous n'êtes pas borderline".
Cela réduit-il à néant vos espoirs ?
- Vous
avez des symptomes qui ressemblent au trouble borderline
- Vous
avez une souffrance qui n'est pas celle de "monsieur tout le monde"
>
Soit, vous n'avez peut être pas ce que des spécialistes nomment
"trouble borderline"
>
La "belle affaire", vous avez un trouble avec des symptômes
similaires, qu'un spécialiste pourra traiter
(vous
n'êtes pas arrivé à ce diagnostic borderline les mains vides, vous
avez lu le site, fait des tests,
... donc vous savez que vous avez des problèmes semblables).
Donc le "risque" n'est pas pour vous d'entendre
VOUS N'AVEZ AUCUN PROBLEME mais d'entendre un diagnostic autre
que "VOUS AVEZ UN TROUBLE BORDERLINE"
.
- Perception
3 dite "négative".
Vous aviez
une philosophie de la vie, un équilibre dans lequel votre état était
votre "nature" et VLAN, on vous annonce
"vous êtes borderline, vous souffrez d'un trouble
psychopathologique"
Constat
- Si vous
avez lu ce site
- Si vous
avez fait des tests,
rempli des questionnaires
- Si vous
êtes dans le cas de figure 3) et en train de lire cette page
>
C'est bien que vous vous posez des questions et que par conséquent
vous cherchez des réponses
>
C'est bien que vous ne vivez pas très "bien" votre "nature"
>
C'est bien que votre souffrance est parfois (souvent) au
dela du supportable
>
Mais le diagnostic borderline n'en demeure pas moins inacceptable
pour vous.
Cela est-il "dramatique" ?
>
Pour une personne externe au problème, la réponse est bien sur "non"
car ce diagnostic est source d'espoir
>
Mais pour vous, la réponse est "Oui" car
tout simplement ce diagnostic est inacceptable.
Occupons-nous
maintenant uniquement de cette dernière "Perception 3".
La question dans ce cas là n'est pas "Suis-je
borderline" mais
"Pourquoi
un diagnostic borderline est pour moi totalement inacceptable dans
le cas où il serait posé ?"
(rien
ne prouve que ce serait le cas, seul un spécialiste reconnaissant
et connaissant cette pathologie peut poser le diagnostic).
Si
vous
êtes dans ce cas de figure et uniquement dans ce cas (nous
parlons ici de votre propre perception)
- Il est
probable que votre test
fasse ressortir plus de 5 points et même peut être plus de 10 pour
ne pas dire 13 sur 13
Cela
suffit-il à vous faire accepter la chose ?
- Non
- Il est
probable que vous vous reconnaissez dans la description
de la maladie
Cela suffit
il à vous faire accepter la chose ?
- Non
- Vous
avez peut-être rempli le questionnaire
de plus de 90 questions, en répondant quasi tout le temps dans le
sens de la description de la maladie
Cela suffit
il à vous faire accepter la chose ?
- Non, non
et non.
La
réponse
n'est donc pas "technique", ce n'est pas une question de "symptômes"
mais d'acceptation
Demandez
à une personne souffrant d'anorexie
si elle est grosse ou pas.
Mettez la
sur une balance, elle lira peut-être 35 kilos, ne niera pas les
chiffres, reconnaîtra même le fait, la dangerosité de cette situation
sur le plan médical
Demandez lui
ensuite si elle est grasse, elle vous répondra probablement "oui je
suis un tas de graisse", ce qui prouve bien que ce n'est pas la
logique qui prévaut dans la situation quand bien même nous pouvons le
regretter.
Pistes:
Alors
serait-ce ?
- Parce
que justement cette réalité est réelle, "trop" réelle ?
Que vous
vous verriez alors tel que vous êtes et sans doute tel que vous avez
toujours cherché à vous le cacher ?
- Parce
qu'ainsi vous passeriez du statut
indéterminé de "victime" à celui de "responsable
de
votre avenir" ?
Une
"nature" on ne peut rien y faire, une "maladie" c'est différent...
et surtout une maladie qui se traite
- Parce
que vous auriez peur du changement, de l'avenir ?
"Borderline"
vous connaissez, mais "après borderline" c'est quoi ?
- Parce
que vous auriez peur de mettre en vous un espoir dont l'échec serait
insurmontable ?
Vous avez
tellement souffert par le passé qu'un espoir déçu, surtout d'une
telle ampleur serait catastrophique pour votre "équilibre" précaire.
- Parce
que vous auriez peur de "guérir"
?
En effet
si vous êtes borderline, vous ne connaissez que cet état, et alors
c'est quoi "guérir" ?
- Parce
que vous auriez peur de ne plus être vous-même ?
Cela alors
qu'une "bonne" thérapie a pour but de vous enlever votre souffrance,
pas votre être, pas votre sensibilité (voir l'émophane)
Imageons la
chose...
Un aveugle à
qui l'on proposerait de recouvrer la vue...
- Ne va-t-il
pas être terrorisé à l'idée de perdre ses autres sens alors qu'il les
avait développé de façon extraordinaire ?
- Ne va-t-il
pas être terrorisé à l'idée de découvrir un monde qu'il n'a jamais vu
mais qu'il a imaginé ou plutôt "vu" mais avec ses autres sens ?
- Ne va-t-il
pas être terrorisé face à une opération qui pourrait échouer et le
laisser dans l'ombre ?
Il
est le seul à pouvoir prendre la décision de tenter l'opération comme
vous êtes le / la seul(e) à décider d'accepter votre maladie et de
vous soigner ou pas, nous ne pouvons que vous soutenir moralement et
vous épauler.
...
.
Ouvrages sur le
trouble
.
.
Mise
en garde:
Toutes
les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre une maladie pour
le moins "particulière" et déroutante
Mais
aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades
ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il
en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade
Rappelons
que seul un médecin (en France et de nombreux pays) peut
délivrer des médicaments.
Ce
site n'a PAS vocation d'établir des diagnostics à distance NI de
se substituer aux médecins
.
.
Dernière mise à jour 2020.
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Auteur Alain Tortosa, fondateur de l'aapel
Association loi 1901.
(création
13 mars 2003)