que ceux-ci aient été diagnostiqués ou pas
Le but étant d’avoir une vision globale de cette maladie
-le point de vue du malade lui-même (enfin pourrait-on dire)
-le point de vue des proches (qui eux aussi souffrent)
-le point de vue du corps médical
C’est le décalage entre ces visions qui peut être fort intéressant pour tout le monde
D’autre part répondre à ces questions peut être un plus pour se tourner sur soi-même
Votre sexe et age (pour situer)
-
-féminin, j’ai 56 ans
Etes-vous (selon vous) Borderline ? (que vous soyez diagnostiqué(e) ou pas)
A)Oui, J’en suis intimement convaincu(e)
B)
Si vous avez répondu « Oui » ou « peut-être », quel a été le déclic qui fait que notamment vous soyez en train de remplir ce formulaire ?
le besoin d’être rassurée et peut être de voir se calmer ma souffrance
Etes-vous diagnostiqué(e) Borderline ?
-Oui, je crois que mon thérapeute m’a diagnostiquée comme telle, mais je n’en suis pas sûre
Qu’est ce qui selon vous ne va pas chez vous ?
Vous sentez-vous « comme tout le monde » ?
-Non
-
Quand avez-vous pris conscience de votre « différence » ?
Depuis
toujours, mais j’ai pris conscience du diagnostic à 25 ans , j’étais
en fac de psycho, en psycho pathologie, et nous étudiions névroses
psychoses et états limites, un partiel portait sur un cas d’état-limite,
je me suis tout de suite reconnue, ça a été un choc
et un soulagement à la fois, une très forte émotion,
inutile de dire que j’ai eu une excellente note
Vous sentez-vous malade ? (qui n’est pas en bonne santé)
-Oui (que vous le soyez ou pas)
-
En quoi vous reconnaissez-vous dans cette maladie ?
Difficultés de relations (trop près ou trop loin, jamais la bonne distance) forte émotivité en toutes circonstances, très susceptible aux critiques (la moindre d’entre elles me remet en cause) je suis très critique envers les autres, j’ai une trop grande demande d’amour en toutes circonstances, je me sens isolée, seule, peu aimée, j’ai peur des autres
-
Vous sentez-vous esclave de vos émotions ?
-Oui, totalement j’ai de grandes difficultés à les gérer, même dans le cadre professionnel
-
Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Les borderline ont une tendance biologique à réagir plus intensément que les autres à des niveaux de stress moindres d’une part, et à mettre plus de temps pour se rétablir, d’autre part. Ils ont des « pic » émotionnels plus élevés pour de faibles provocations et prennent plus de temps pour récupérer »
-Oui
-Non
-Pas vraiment
Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Les patients sont dans l'incapacité d'avoir des rapports humains "normaux" et donnent l'apparence ce ne pas ressentir l'éventail des émotions humaines. En fait ce serait plutôt qu'ils les ressentent trop.
-Oui
-
Avez-vous des sautes d’humeur fréquentes, intenses et imprévisibles ? (que celles ci soient dissimulées ou pas)
-Oui
-De plus en plus
Avez-vous des colères inappropriées ? (que celles ci soient dissimulées ou pas)
-Oui
-De plus en plus
Etes-vous du genre seul(e) ou entouré(e) d’ami(e)s, sortant souvent ?
très seule, mais j’aimerais être entourée d’amis qui sortent souvent, mais je vis reclue
Souffrez-vous de solitude ? (que vous soyez entouré(e) ou pas)
-Oui
-
Avez-vous des moments de dysphorie (sentiment de vide, contraire de l’euphorie) et quand ?
-Oui
-De plus en plus, surtout en ce moment , je me vis inutile depuis que je ne travaille plus et en veux au monde entier, sans arriver à reconnaître une responsabilité dans ce qui m’arrive, ce serait trop douloureux
Est ce que « ça se voit » quand vous n’allez pas fort ?
oui
Etes-vous capable de maîtriser votre flux émotionnel "quand il le faut" ?
-Oui
-
Avez-vous 2 vies (ou plus) ? Une vie lorsque vous êtes en société, et une autre avec des comportements très différents lorsque vous êtes seul(e) (sans "témoins") ?
tout à fait
Avez-vous une peur de l’abandon ?
-Oui, terriblement
-
Si oui, cela va t’il pour vous au point de rester seul(e), meilleur moyen de ne pas être abandonné(e) ?
Je n’avais pas fait le lien entre ces deux éléments, mais c’est exactement ça
Etes-vous dépendant(e) d’une personne (parent, conjoint, …) et à quel point ? (ou l'étiez-vous)
-Oui, j’ai l’impression que ma vie et mon bonheur dépendent de mon conjoint et je lui en veux terriblement de ne pas parvenir à me rendre heureuse, je n’arrive plus à le supporter, malgré tout je me rends bien compte que quelque chose ne va pas dans ma façon de voir cette situation
Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Certains patients Borderline oscillent entre un comportement d'adulte et un comportement d'enfant perturbé, ils ont un mode de pensée noir et blanc. X ou Y est "tout bon" ou "tout mauvais" » ?
-Oui, totalement
-
Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « L'adulte qui va bien chez le patient Borderline est une façade, un rôle, un leurre. Pour avoir une communication réelle avec le patient, il faut parler à l'enfant qui est en lui »
-Oui, totalement
-
Vous reconnaissez-vous dans les mots « homme enfant » « femme enfant » ?
-
-Pas vraiment
Est-ce que vous vous reconnaissez dans cette phrase ? « Les patients souffrent souvent de désorganisation et sont capables de se noyer dans un verre d'eau. Il y a souvent la même "pagaille" dans leur quotidien que dans leur tête »
-Oui, mais pas toujours , quand je vais mieux je ne me sens pas désorganisée, mais lorsque le doute et le trouble s’installe tout est fortement désorganisé
Etes-vous plutôt « solide » ou « fragile » (répondre sur le plan santé et sur le plan psychique)
Je me sens terriblement fragile psychologiquement, sur le plan de la santé ça ne va pas trop mal
Vous êtes-vous posé la question – pourquoi suis-je ainsi ?
Je me la pose tous les jours…loll !…
Si oui d’après-vous quelles sont les causes de votre maladie ?
Des
doutes sur ma naissance, ma vie a débuté par 18 mois de pouponnière,
ma mère était célibataire et fortement perturbée
Y’a t’il un comportement, un mode de pensée, quelque chose qui vous caractérise et qui n’est pas cité dans les questions précédentes et qui selon vous à une importance sur la maladie ?
L’envie de me battre malgré les difficultés, l’envie de m’en sortir, un combat permanent qui m’a permis de me marier d’avoir des enfants et un métier, ce qui n’était pas gagné d’avance
Avez-vous confiance en vous ?
-Non
-De moins en moins
Est-ce que vous vous aimez ?
je me déteste
Vous sentez-vous « gentil(le) » ou pas et pourquoi ?
Je me sens en général plutôt gentille, j’aime les autres, mais quand je souffre ou que les autres me font souffrir, je deviens destructrice
Vous êtes vous déjà fait du mal ?
-Oui ,
-
-Si oui, de quelle(s) manière(s) ? (que ce soit physiquement ou psychiquement)
-5 tentatives de suicides entre 25 et 32 ans depuis que j’ai des enfants je n’ose plus passer à l’acte et quand j’ai envie de me détruire j’ai appris à appeler au secours
Si oui, savez-vous pourquoi vous faites du mal ?
Colère vis
à vis des autres que je retourne contre moi
Avez-vous des tendances suicidaires ?
-Oui
Etes-vous déjà passé à l’acte ?
-Oui
-
-
Votre entourage a quelle vision, image de vous ? « oh lui / elle, il / elle est …. »
Une emmerdeuse, une malade
Est-il conscient de vos problèmes ?
-Oui , mais parfois je me demande s’ils comprennent de quoi il s’agit
Si oui, à quel point ?
J’explique clairement ce que je ressens, ils ne peuvent pas l’ignorer, mais je les sens totalement désarmés et impuissants à m’aider, malgré leur bonne volonté et ça c’est terrible
Leur mentez-vous sur votre état ? Etes-vous un(e) menteur(se) ?
Non, je ne crois pas que je sache mentir
Peut-on vous qualifier de manipulateur(-trice) ? (par exemple le fait de faire croire que vous n’avez pas de problème)
non je ne sais pas cacher que je ne vais pas bien, mais je suis manipulatrice peut-être dans le sens où je les rend responsables de ce qui m’arrive
Avez-vous utilisé ou utilisez-vous la campagne de dénigrement ? (il est fou de dire que je suis malade) ?
Non
Si non, est-ce uniquement parce que personne autour de vous n’a « vu » ?
Non je ne dénigre pas parce que je suis consciente de mon état
Comment sont vos proches avec vous ?
Ils disent me protéger
et moi j’ai l’impression qu’ils ne me protègent pas du tout
Voudriez-vous que cela change ?
Oui
Comment etait votre enfance (toute petite enfance
- adolescence) (évènements marquants, rapports avec vos parents)
?
ma mère était une mère
célibataire en 1947 en Tunisie, je n’ai pas été désirée
et pas tout de suite reconnue, j’ai passé 18 mois en pouponnière,
ma mère vivait très isolée et nous ne voyions jamais
personne, elle était très perturbée, n’avait qu’un
minimum de relations sociales, nous vivions en symbiose. J’ai eu énormément
de mal à m’en détacher
Si non ou pas vraiment, cela vient-il de vous ou d’entraves que vous subissez ou avez subis ?
Très probablement, ma mère n’a jamais toléré que j’existe pour moi-même. J’ai eu la chance de rencontrer des psy qui m’ont aider à me reconstruire et à m’autoriser à vivre.
Vous sentez-vous responsable de votre devenir ?
Pas vraiment, j’ai toujours l’impression que ma vie dépend des autres
Apprendre que votre état est le résultat d’une maladie et non de votre nature est-il une aide ?
Oui c’est rassurant,
mais ça ne résous pas vraiment le problème
Si votre réponse est « non » pourriez-vous dire pourquoi ? (sachant que cette maladie se soigne)
Après des années de traitement je souffre toujours, même si ces traitements m’ont permis de tenir debout et m’on permis de fonctionner presque normalement
Avez-vous été diagnostiqué(e) et quel(s) diagnostic(s) ?
Les médecins ne parlent jamais du diagnostic qu’ils ont pu faire
Etes-vous traité(e) chimiquement pour ce(s) diagnostic(s) ?
Après de nombreux traitement aux anxiolitiques et antidépresseurs, je ne prend plus de traitement, ils avaient trop d’inconvénients et pas assez d’efficacité, de plus j’y répugne aujourd’hui
Si oui, par quel(s) catégorie(s) de médicament(s) ?
Anxiolitiques et antidépresseurs de toutes sortes
Quel bilan feriez-vous de cette médication ?
Ils accroissent ma fragilité et le fait d’être sous médicament me déprime
Voyez-vous un thérapeute ?
-Oui, depuis l’âge de 25 ans j’ai eu plusieurs thérapeutes, je suivi par le même depuis 21 ans maintenant
-
Si oui, pour quel type de thérapie et depuis combien de temps
-analytique (psychanalyse)
-
Si vous êtes en thérapie, votre thérapie vous fait-elle du bien ?
-Oui, indéniablement même si c’est pas toujours le paradis, cette thérapie m’aide à vivre, chaque fois que j’ai ^tenté de l’arrêter j’ai replongé, mon thérapeute à trouvé le ton juste avec moi
-
Si vous êtes en thérapie, pensez-vous poursuivre la thérapie ?
-Oui
-
Y’a t’il une lumière ?
Suffisamment pour survivre
Etes vous heureux(se) ?
-Non
Etes-vous « bras baissé » ou « combattant(e) » face à votre situation ?
Plutôt combattante, je n’ai pas le choix mais parfois je baisse les bras
Si « bras baissé », connaissez-vous le déclic qu’il vous manque ?
Oui me prendre en charge, me sentir responsable de moi
Si vous n’avez pas répondu de la même façon à cette question qu’au début du questionnaire, pouvez-vous essayer de l’expliquer ?
réponses du : 10 / 03 / 2003
80 questions