Avant de se poser la question "comment", il serait je pense préférable de se poser en premier la question, pourquoi ?Ce qu'ils en pensent
Pourquoi l’annoncer à un proche avec bien sur la contrepartie qui est « qu’est-ce que j’en attends » ?
Vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons assez globale et à l'écoute de la souffrance
"Q. Je voudrais avoir un diagnostic précis et de l'aide pour résoudre ce problème. La principale raison pour laquelle j'ai écris ceci, est pour vous demander conseil sur comment le dire à mes parents. Je suis sure qu'ils m'aideraient, mais je n'arrive pas à me résoudre à leur demander de l'aide.
A. En premier lieu si vos parents sont conscients de vos problèmes (ex il ont constatés vos changements d'humeur ou sont au courant de certains de vos choix ou comportements) vous pouvez leur faire savoir que vous avez été plus concernée ces derniers temps (ces derniers temps) et que vous avez décidé de requérir quelques opinions de professionnels sur ce qu'il y a lieu de faire. Vous pouvez alors partager avec eux vos expériences pour avoir de l'aide et peut-etre partager avec eux le diagnostic de trouble borderline (si c'est le cas). Vous pouvez même leur dire quels sont les étapes suivantes que vous désirez (ex., "Je suis d'accord pour aller voir un conseiller chaque semaine). C'est à ce moment la que vous pouvez leur demander de vous aider.
Gardez en tête que même si une part croissante du public comprend et accepte l'idée de maladies mentales, les problèmes émotionnels et les thérapeutes, un stigma contre les trois derniers points subsiste.
Cela signifie qu'il est très difficile de prédire comment les autres (même vos propres parents) vont réagir à l'annonce de cette nouvelle. Ils peuvent être d'un grand secours,... ou pas. Ils peuvent vous dire que vos problèmes "ne sont pas si graves" ou "que vous n'en avez pas besoin". Par conséquent, accordez-vous une faveur et ne faites pas dans votre tête de prévisions sur la façon dont vos parents vont réagir. Gardez plutôt à l'esprit que vous allez leur donner cette information dans le cas où il y aurait quelque chose qu'ils peuvent faire pour vous aider (pas vous faire obstacle pour que vous obteniez de l'aide).
Dernier point, rappelez vous que les parents(9 fois sur 10) se sentirons d'une certaine façon responsable des problèmes de leurs enfants et il est courant pour des parents de se sentir soit coupables soit en colère que le problème existe. C'est en partie la raison pour laquelle les parents posent la question "Comment cela a t'il pu se produire ?". Rappelez à vos parents que la question n'est pas comment cela est-il arrivé mais que vais-je faire pour obtenir l'aide du bon professionnel. Utilisez la comparaison avec une maladie physique comme le cancer pour aider à illustrer votre point de vue que "comment" quelque chose s'est développé (cancer des poumons développé à cause de la cigarette) n'est pas aussi important que trouver le bon traitement (cancer des poumons soigné par la chimiothérapie et les rayons). Comme vous pouvez le voir, la "cause" n'a pas le moindre effet sur la façon de choisir le bon traitement. (Tim Pheil L.P.N, “How to Tell Parents You Think You Have the Borderline Personality”, mhsanctary)"Il m'est difficile de dire le nombre de fois que j'ai lu ces mots dans mes courriers, encore et encore par des personnes borderline, 'J'ai si mal, je ne peux plus le supporter.' La plupart des personnes pensent que lorsque vous avez un trouble borderline vous avez plusieurs personnalités et ils n'on jamais entendu parlé du trouble borderline. Si vous dites à des gens que vous avez un trouble borderline, il est fréquent d'avoir la sensation d'être stigmatisé" (Tim Pheil L.P.N, “Borderline Personality Disorder Advocates Needed”, mhsanctary)
"- Supposons que vos parents sont affectueux, stables et ont les meilleurs intentions dans leur cœur. Ils peuvent néanmoins par manque de connaissance vous rendre plus difficile la tache pour que vous obteniez de l'aide. Il y a deux raisons possibles. Le premier est le déni. Aucun parent ne veut penser que quelque chose ne va pas chez leur enfant, particulièrement quelque chose comme une maladie mentale qui a tellement de stigma attaché à ceci. Ils peuvent se sentir coupables ou nier ce qui se produit parce qu'ils se sentent impuissant pour prendre soin de vous, le deuxième facteur est un manque de connaissance de leur part. Dans ce cas-ci, ce n'est pas de leur faute si ils n'en savent pas assez, et ont probablement juste besoin d'être éduqué. Une fois que vous leur présentez de l'information, ils seront probablement désireux de vous obtenir de l'aide."
"- Supposons que vos parents ont leur propre responsabilité ou qu'ils ont leurs propres problèmes comme des dépendances ou sont abusifs. Dans ce cas-ci vous devrez être fort et obtenir l'aide vos propres moyens. Il est dur que vos parents ne puissent pas être là pour vous quand vous avez besoin d'eux, mais la chance est que vous êtes habitués à prendre soin de vous-même. Si vous avez un trouble mental, il est très difficile de faire n'importe quoi de positif, mais vous devez obtenir de l'aide. Vous ne pouvez pas laisser la maladie ruiner votre vie" (“Wing of Madness Depression Guide”, Wing of Madness Inc)
Voici notre sentiment
- De la notion même d'existence
puis
- Sur comment et dois-je l'annoncer
- De la notion même d'existence:Autre lecture
"Pourquoi en parler à d’autres personnes ?" (et non tout garder pour soi)
L’être humain est un animal qui éprouve le besoin de vivre en société.
Il nous faut partager pour exister, et il est donc naturel d’intégrer l’autre, surtout lorsque l’on est face à un problème sérieux.
Bref dire « comprenez-moi, aidez moi » est totalement naturel pour se sentir moins seul
« Nous ne sommes nous qu’aux yeux des autres, et c’est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous », SARTRE, l’Etre et le Néant.
Cela est d’autant plus vrai lorsque l’on a un trouble de la personnalité. Des modes de raisonnement paraissant « logiques » car naturels ont été mis en place, et le regard de l’autre prend alors toute son importance afin de déterminer si l’on est dans le vrai.
Un des moyens d’en prendre conscience est lorsque l’image que l’on a de soi-même est très différente de l’image que les autres ont de vous.
Il faut bien sur être 2 pour qu’il y ait ce décalage. Un borderline sur une île déserte ne pourra pas être borderline, il n’aura pas à donner une image et il n’aura aucun référentiel pour se comparer à… Vous ne voulez plus être "borderline", partez vivre sur une île ! (2ème degré)La personne qui souffre d’un trouble borderline a souvent tendance à montrer une image autre que ce qu’elle est réellement (2 vies : une avec témoins et une sans témoins) et le « non- » qui souvent ne voit que ce qu’il veut bien voir (histoire de ne pas avoir à se remettre en question lui-même).
"Le borderline n’existe pas, il n'est pas"
Je ne sais plus qu’elle auteur disait la phrase « on n’existe que par les autres », peut-être était-ce Sartre ou alors quelqu’un du genre Descartes…
Cette phrase signifie que l’on ne peut avoir conscience d’exister que si l’on a le regard d’autrui pour vous renvoyer votre propre image
Le problème avec une personne qui souffre d'un trouble borderline est double
- Elle renvoie non pas l’image d’elle-même mais l’image que l’on attends d’elle. La société n’acceptant aucune "différence" (on peut dire qu'il en va de la survie du borderline)
- Bien souvent elle ne sait pas exactement qui elle est
Dans ces conditions, comment exister dans le regard de l’autre, si l’autre ne vous voit pas vous mais une simple image bien loin d’une réalité !
Ce qui fait que bien souvent, dans votre propre entourage personne ne sait que vous existez, personne ne vous connaît, personne ne sait qui vous êtes, personne ne comprends votre détresse. Ceci compte certainement pour une grande part dans votre souffrance, le fait que vous soyez seul(e) même au milieu d’une foule.
Vous n’existez pas comme « vous », même aux yeux de ceux que vous aimez ou qui vous aiment, et cela ne peut être que très douloureux.
"Et pour le proche, le 'non-', il en est de même, il ne peut exister"
Pour le proche qui ne veut ou qui ne peut qu'exister que dans le regard de la personne borderline (bref qu'il l'aime), la situation est fort peu différente
Tantôt adulé(e), tantôt voué(e) aux flammes de l'enfer, telle est l'image que lui renvoi la personne borderline. Alors même que sa situation de "non-" pouvait laisser supposer que sa propre image était stable, l'être aimé (et borderline) devient alors non pas une personne renforçant ce qu'il / elle est mais source d'interrogations. On peut dire en cela qu'il y a une sorte de "contagion". Le proche se trouve ainsi lui aussi en perpétuel décalage et interrogation entre sa propre image et l'image violemment fluctuante que lui renvoi autrui (borderline). C'est ainsi que le "non-" n'existe plus !
- Comment l'annoncer, dois-je l'annoncer ?
"Qu’est-ce que j’attends de ce proche, de ce parent en lui annonçant mon état, ma maladie ?"
Que cette question semble stupide !
La réponse semble évidente
« qu’il me comprenne »
« qu’il m’aime pour ce que je suis et non pour ce que je fais, ni pour l’image que je lui donne »
« qu’il m’aide à m’en sortir, qu’il soit un soutien, une épaule »
« qu’il me protège mais sans m’étouffer, … »
… bref je n’attends qu’une chose
« EXISTER et être aimé ! »
"Sera-t-il / elle (selon moi) en mesure de m’apporter ce que je désire ?"
Nous voilà dans une question primordiale qui reformulée pourrait-être « a quoi bon lui parler de ce dont il / elle ne veut / peut pas entendre »
"Aurais-je le courage d’assumer un échec ?"
- Cette personne n’attend peut-être que ça ! C’est à dire qu’elle est peut-être dans la même situation que vous, consciente de vos problèmes, désireuse de vous aider mais ne sachant pas comment aborder le sujet par pudeur, par peur, peur de votre réaction, peur de vous faire du mal,…
Dans ces circonstances il est alors probable qu’il / elle sera à votre écoute et que ce rapprochement sera bénéfique pour tous les deux.
Enfin, vous pourrez être vous-même !
.- Cette personne a toujours fait l’autruche (ne pas vouloir voir). Ce n’est pas qu’il ou elle ne vous aime pas mais votre expérience du passé a montré qu’il / elle ne voulait pas voir. Bon nombre de vos actions ont été minimisées, vos tentatives de dialogues pour l'alerter qu’il y a vraiment un problème ont été ignorées par des pirouettes. Est-ce à dire que cela remettrait trop de choses en question dans sa vie ? probablement
Bref, si il ou elle a toujours été dans cet état d’esprit vous risquez d’entendre des « c’est n’importe quoi tu n’es pas borderline » ou « tout le monde a des problèmes, qui n’en a pas » ou « tout ceci est bien exagéré » ou « il est nul ce psy », … Vous risquez donc d’aller au devant de désillusions et il vous faudra rester bien fort(e) et pouvoir dire « que tu le veuilles ou pas je me sens borderline, j’espérais que tu pourrais m’aider, je vais donc me soigner sans ton soutien, j'ai été trop naïf une fois de plus »
Si vous avez le courage d’aller au bout, alors enfin, vous pourrez être vous-même, mais ça peut faire mal !
.- Cette personne n’a clairement eu jusqu’à présent comme préoccupation que sa propre personne, vous allez donc probablement au devant d’un échec et vous risquez d’être "condamnée(e)". « Moi qui ait toujours tout fait pour toi » « Moi qui ait sacrifié ma vie pour que tu ne manques de rien », « Je n’ai pas mérité une chose pareille », « Que vont penser les voisins ? Je n'oserai plus me montrer dans le quartier ». Bref en clair que si vous êtes borderline, il ne peut être question de « malchance », de « destin », de « prédisposition biologique et encore moins génétique » et que s’il y a bien un(e) responsable dans cette histoire, cela ne peut être que vous et que « vous devriez avoir honte d’être vous et de faire tant de mal autour de vous » (vous aurez bien sur compris que ces propos ne sont nullement ceux de l'aapel)
Bref, vous recherchiez un soutien et vous avez en retour des reproches. (PS : Il vaut mieux ne pas nous présenter ce type d’individus )
Dans ce cas là, il est vraiment nécessaire de se poser la question "A quoi bon leur en parler ?"
Il est parfois plus « vivable », supportable de vivre dans l’illusion que d’ouvrir les yeux sur une triste réalité
En prenant le risque de demander de l’aide, ce qui ne devrait pas poser « soucis » dans des situations de rapports humains « sains », vous prenez le risque de la déception, de l’absence totale de soutien, même de reproches mais aussi de « bâtons dans les roues » (obstacles)
En cas d’échec, on peut chercher à minimiser votre état, à vous convaincre que ce n’est pas si grave, qu’avec un peu de volonté vous allez vous en sortir, que dans la famille il n’y a jamais eu de « dingues », des phrases comme « et que vont dirent les voisins », des « ne compte pas sur nous pour te soutenir financièrement », etc... Il n'y a pas de limite à l'horreur...
Bref le risque est qu’ils réussissent à vous démolir un peu plus et que vous renonciez à vous faire aider alors que chaque jour vous cherchez une raison de ne pas vous "foutre en l’air".
Ce n’est pas eux qui ont raison !
Alors si vous ne vous sentez pas assez fort(e) pour assumer cela, il est alors préférable de faire toute votre démarche de traitement sans leur en parler.
C’est bien triste et révoltant mais de toutes les façons ces individus ne peuvent rien vous apporter, ils sont plus préoccupés par leur miroir que par leur entourage.
Quoiqu’il arrive conservez dans votre tête que vous cherchez leur soutien, pas leur autorisation. Si ils peuvent vous aider il ne faut pas hésiter, sinon, laissez-les tomber, vous avez assez de problèmes sans en rajouter
"Je pense qu'il / elle peut être un soutien. Comment le lui annoncer pour mettre un maximum de chance de mon coté ?"
Bonne question...Bien sur tout ceci n'est que suggestion et gardez en tête que si par malchance votre propre famille n'est pas à même de vous soutenir, gardez espoir car il existe des personnes qui peuvent vous aider et que la première qualité d'un bon psychothérapeute est selon moi l'empathie.
- Si vous pensez que la personne est "prête", ne demande qu’à vous écouter et vous soutenir, à quoi bon hésiter, le plus simple est sans doute de dire « je pense que je suis borderline » et tout devrait bien se passer
- Si par contre vous n’êtes pas sur de vous, peut-être pouvez-vous simplement demander à la personne de se rendre sur le site de l’aapel qui parle du trouble borderline afin « qu’elle vous donne son avis »
Si cette personne vous pose la question « pourquoi ? » pourquoi ne pas lui dire « j’ai trouvé quelques points commun avec moi et j’aimerais ton avis »
De cette façon vous évitez toute polémique si cette personne vous dit « Mais ça ne te ressemble vraiment pas »
Cas inverse: Vous pensez une personne borderline mais vous ne savez pas comment lui annoncer, vous pouvez lire la page comment lui dire
Je suis déjà suivi, comment en parler à mon psy
Droit à la maladie mentale et à la dignité - déstigmatisation
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Mise
en garde:
Toutes
les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins
"particulière"
et déroutante
Mais
aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer
ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il
en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade
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Dernière mise à jour 2019.
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