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Je vis avec ma souffrance, des fois elle était intolérable(envies,suicidaires, angoisses,affreuses), d'autres fois moins nette (malaise existentiel, ennui,vide, angoisse "legère"), d'autres fois je ne la ressens pas ou presque pas mais c'est rare (en soirée, avec l'alcool, etc;.).
On vit elle et moi ensemble depuis toujours
Disons que je vis avec depuis toute petite, je dirais que cette souffrance est allée en amplifiant jusqu'à l'age de 15 ou 16 ans, là ça a commencé à devenir vraiment l'horreur et j'aurais pu y passer, horreur jusqu'à l'age de 22 / 23, puis maintenant je me suis presque habituée,
Je connais la souffrance, je commence à connaitre comment elle se manifeste, comment elle s'arrète. Mais ça reste épuisant, et surtout, pour que les autres ne la voient pas et du coup ne voient pas ses manifestations spectaculaires (crises de rage, de pleurs, angoisses atroces ou on fait n'importe quoi) j'ai du renoncer à pas mal de choses finalement, peu d'amis, peu de sorties.Q: Pourrais-je dire "ma 'copine' la souffrance" ?
Q:
Pourriez-vous
concevoir une vie sans souffrance ? (ou même cela, ca vous fait
peur)
Et bien la, juste en ce moment,
j'aimerais
vraiment ne plus souffrir, c'est vraiment dur, j'aimerais presque me
couper
la tète pour ne plus ressentir ça. Cette souffrance la est
intolérable, mais des fois j'éprouve juste un petit "vague
à l'âme".
Je ne
peux
pas imaginer une vie sans souffrance puisque j'ai toujours
souffert,
par contre s'il y avait un truc pour que je ne souffre plus jamais, je
signe tout de suite !
J'ai envie de pleurer, mon coeur
saigne,
alors oui vite, que cela s'arrête !
Q:
N'avez
vous pas peur que si on vous fait l'ablation (terme volontaire)
de la souffrance,
on vous enlève en même temps votre sensibilité, votre
coeur, votre sens de l'écoute, ... , peur de devenir une autre,
peur de découvrir une autre Claire ?
Et bien franchement, si
vous
saviez combien de fois j'ai révé de cette autre Claire
!
Je la vois dynamique, responsable,
épanouie, etc...pas comme l'actuelle!!
C'est celle-la que je n'aime pas,
je ne m'aime pas, j'ai honte
de moi, d'être ce que je suis, j'ai l'impression que personne ne
me prend au sérieux, alors pensez, si un jour je pouvais être
une vraie femme !
Et tant
pis
si je perds un peu de ma sensibilité, de toute façon j'en
avais trop !
Je vais vous dire même, j'ai
toujours tendu vers cet idéal, sans jamais y parvenir, alors si
c'était possible. Pour que vous compreniez à quel point je
ne sais pas qui je suis: il fallait sans arrét que j'imite les faits
et gestes, jusqu'à l'intonation de voix, des personnes que j'aimais
bien, des copines, etc...et en général j'y arrive, tout le
monde me dit "tu as un vrai talent d'imitation" c'est vrai, mais ça
veut tout simplement dire que je n'arrive pas à vivre avec moi-même.
Non, je
n'ai
pas peur qu'on m'enlève cette souffrance, j'ai peur de la garder!
Conclusion
Finalement c'est ça, la
souffrance
me fait vraiment passer à coté de la vie.
Parce que quand
certains
se disent "mais s'ils souffrent pourquoi ne le disent-ils pas?"
c'est un peu hypocrite, combien d'amis resteraient si vous leur
disiez
"ben voila, je pique des grosses crises de rage, je casse tout, tu
vois
je suis un peu dingue parfois". Il y en a plein qui partiraient, j'en
suis
sure, la maladie mentale fait peur à
beaucoup
de gens, le malade mental est considéré au mieux
avec pitié, au pire avec mépris et rejet. D'ailleurs on ne
sait pas vraiment qu'on est malade. Je vous avoue que maintenant que
je
sais que cette souffrance s'appelle en fait maladie mentale, j'ai un
peu
honte. C'est quand meme un peu la honte quoi, dans une famille. "elle
est
folle".
Avec l'aimable collaboration de Claire.
Vous pouvez lire "vision positive du trouble: emophane"
Mise
en garde:
Toutes
les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins
"particulière"
et déroutante
Mais
aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer
ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il
en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade
2020