|
Ma vie de borderline
n’est qu’angoisse et même parfois peur panique.
Entre l’échec
et l’angoisse de l'inconnu, je choisis souvent l’échec.
j'angoisse mais
pas pour les mêmes choses que les "autres".
Introduction:
L’angoisse, l’anxiété sont des données récurrentes chez les personnes qui souffrent d’un trouble borderline quand bien même cela ne se lirait pas sur le visage de la personnePoint de vue de l'aapel
En fait les questionnements récurrents, les remises en question ainsi que "l’auto-flagellation psychique" font partie de leur univers (quand bien même elles peuvent parfois montrer une image d’arrogance)
En gros "je fonctionne à l’opposé des autres personnes, un 'truc' pas grave est à mes yeux dramatique, une angoisse insupportable alors qu'un 'truc' grave peut me laisser de marbre…"Témoignage:Sans doute un ensemble d’hypothèses peut apporter un début d’explication:
Le "truc" objectivement « grave » :Le "truc" objectivement « pas grave » :Me promener à moitié nu(e) à 3 heures du matin dans une banlieue pourrie Le feu dans l’immeuble Une bombe qui va raser le quartier
.
« Au pire je meurs, je ne perds pas grand chose étant donné la valeur de ma vie »
« Je vais éventuellement souffrir, bien fait pour moi, un corps qui ose abriter un esprit aussi nul se doit de souffrir, je sais à quoi m’attendre »
« Je ne suis responsable de rien, il y a un responsable, un gestionnaire de la situation et je m’en remets à lui, cela ne dépend pas de moi mais QUE de lui »
« Il n’y a pas de marge de manœuvre, on ne peut rien y faire, a quoi bon donc… »
« Une faible émotion m’anéantie et si j’autorisée mon émotion à hauteur de la situation, j’en mourrais, pas plus, pas moins »
(un tremblement de terre 3000 morts, je regarde cela comme une fiction car si je me mets à leur place je dois alors « absorber » la souffrance de milliers de personnes)
- Rater son train
- Arriver en retard
- Aller chez des amis en apportant des fleurs et ou un gateau ?
.
« Je suis terrorisé(e) par l’inconnue »
« Je planifie le trajet, les actions dans ma tête afin qu’il n’y ait pas d’imprévu »
« Je suis seul(e) responsable de la situation, je ne peux me reposer sur personne »
« Que va t’il se passer si … et comment …»
« Et comment va etre la correspondance suivante ? le changement à la gare ? le bus sera t’il la , et que vont ils penser de moi, ils vont me trouver nul(le), ils ne vont plus m’aimer… »
« Elle aime les fleurs ? celles ci ? et si elle était allergique ? et le bouquet il est pas trop petit ? il est pas trop gros ? il va durer suffisamment longtemps ? et le chocolat ils aiment ? et si il etait diabétique ? et si le gateau etait trop petit ? et si il était trop gros, un gateau pour 12 personnes alors que l’on est quatre ? et si j’avais pris les deux ? et j’ai amené un truc pour elle et par pour lui , et si il m’en voulait ? ils vont me trouver nul(le) et ne plus m’aimer »
« J’ai alors un tas de décisions à prendre MOI, moi seul(e) dont l’issue sera on m’abandonne ou pas »
...ajouté un « je me deteste de faire une montagne d’un rien, les autres ils y arrivent sans problèmes, je suis nul(le) »
Q:
J'ai peur de ce qui pourrait arriver ?
Oui, cf. ci-dessus, et j'ai
de multiples exemples. Disons que pour moi des
conséquences bien banales (être fatiguée
le lendemain au boulot) prennent des proportions
incroyables, c'est le monde qui s'écroule, en fait c'est
ça, il faut que ça aille comme on veut, on voudrait que tout
se passe comme on le désire, on ne supporte
pas le moindre imprévu, on ne gère pas du tout.
Je pars le matin à
7h pour être au boulot à 8h30 alors que j'ai 10 min de route,
car j'ai peur de ne pas être à l'heure... Inutile de préciser
que je suis toujours et de loin la première à arriver ! Quelquefois,
il y a un accident sur la rocade, un bouchon, mais j’arrive encore 1 h
30 avant le début de mon boulot, il est certain que j'arriverais
au moins 20 min à l'avance malgré ce contretemps, et bien
malgré ça, ça m'angoisse, et en général
à ce moment je pique une crise de rage, je hurle, je tape sur le
volant. Une fois, je me rappelle, je gueulais comme d'habitude " bande
de c... ! Ils pouvaient pas aller se planter ailleurs ! " et juste à
ce moment j'ai vu les voitures complètement défoncées,
à l'évidence il y avait des morts... ça m'a calmée
net !
Mon
angoisse peut prendre de multiples formes et a de multiples causes.
Je peux vous en citer une qui vous concerne en plus : Après avoir
accepté de répondre au questionnaire, j'avais donné
une adresse email où mon nom apparaissait, j'ai été
angoissée car j'avais peur que vous ne publiez mon nom, je savais
que c'était de la parano mais c'était plus fort que moi.
Q:
Ca ne date pas d'hier ?
Oh non, ça
remonte loin !
Je
crois que cette angoisse vient de l'enfance, ce sont des réactions
d'enfant de 3 ans qui ne supporte pas la frustration, qui apprend justement
que le monde ne tourne pas toujours comme il voudrait, seulement moi apparemment
je n'ai pas réussi à dépasser ce stade !
J’ai
perdu mon carnet de correspondance
Je peux donner des exemples
: quand j'étais en 6e (11 ans), une fois j'avais
perdu mon carnet de correspondance (il était en fait
dans mon foutoir, sur mon bureau !), j'ai eu une
angoisse affreuse, j'ai piqué une crise de rage,
avec larmes, panique,
je criais en pleurant " mon carnet
! Je veux mon carnet ! ", j'ai tout foutu en l'air,
déchiré des livres même, cassé des stylos,
et j'ai fini par le retrouver, mais j'ai mis du temps à me calmer.
Attendre
le résultat de mes examens, angoisse insupportable
C'était pareil quand
j'attendais les résultats d'exam., un vrai cauchemar
même si je savais me juger donc je savais à peu prés
la note que j'aurais, j'avais un stress incroyable, d'ailleurs j'avais
deux angoisses très fortes :
1) qu'on ait paumé
ma copie et qu'on dise que je ne l'avais pas rendue
2) qu'on me donne la note
d'un autre.
Parfois mes angoisses semblent ou étaient " bizarres "
J’avais
décidé qu’il fallait me coucher à 21h
J'avais eu une période
qui a duré 3 mois à peu près et totalement anormale
: J’étais en CM2, et je ne sais pas pourquoi, j'avais
décidé qu'il fallait absolument se coucher à 21h pile
quand on avait école le lendemain, en fait, je crois que c'est parce
qu'un jour ma mère avait dit à 22h "tu n'es pas
encore endormie ! Tu as école demain, il
faut avoir au moins tes 10h de sommeil quand tu as école
!"
Du coup, je me couchais
à 21h sonnante et je m'angoissais à
l'idée de ne pas avoir mes 10 h de sommeil, donc fatalement je faisais
de l'insomnie, et j'en pleurais
de rage et d'angoisse quand je voyais inscrit 23h sur le réveil.
Une fois même je suis venue en pleurant et en criant voir mon père
" papa, j'arrive pas à dormir ! " il m'a grondé, il faut
dire que je devais être exaspérante " mais elle est pas bien
non cette gamine, tu nous em...à la fin ! ".
Je commençais à
être angoissée à partir de 20h, ça montait,
et bien sur je faisais de l'insomnie. Quand je
n'avais pas classe le lendemain, j'étais soulagée,
je
disais que c'était des " nuits tranquilles ", les autres c'était
des vrais cauchemars.
Une fois même j'étais
allée dormir chez des amis à mes parents et le matin j'étais
toute angoissée, à la limite de la crise de nerfs parce que
le réveil n'avait pas sonné à l'heure, l'ami de mon
père se retenait pour ne pas me mettre une baffe (j'avais 11
ans).
Des
gens allaient m’enlever
Un autre exemple, j'avais
12 ou 13 ans : Dans mon lit, j'avais entendu un
avion qui faisait beaucoup de bruit, on aurait dit qu'il venait
droit sur moi, j'ai commencé à paniquer parce que j'étais
persuadée que c'était des gens qui venaient me chercher,
me faire du mal. A chaque fois que j'entendais ce même
bruit ça me réveillait en sursaut.
Mes
cheveux vont tomber
Autre type d'angoisse totalement
absurde concernant le corps : En ce moment, j'ai
peur de perdre mes cheveux (j'ai vu plusieurs spécialistes
des cheveux qui m'ont tous dit que mes cheveux allaient très bien),
et bien malgré ça, j'ai toujours cette angoisse, à
me regarder dans la glace 20 fois par jour
J’avais
peur d’avoir des trous dans la peau
Quand j'étais ado,
j'avais
l'angoisse d'avoir des trous dans la peau, pareil je me regardais
sans arrêt dans la glace.
Ne
pas connaître le contenu de mes cadeaux me mettait dans une angoisse
insupportable
Le
coup des cadeaux dont on veut absolument connaître le contenu,
ça aussi, comme quoi il y a déjà
des enfants borderline, c'est faux de dire que ce ne sont que
des traits, c'est bien déjà la maladie, d'ailleurs on devrait
même dire handicap, car c'en est un, vraiment, les borderlines sont
des gens lourdement handicapés, voila ce qu'on est
Des fois, pour
mon anniversaire, je n'avais pas trop d'idées de ce que
j’allais avoir ou alors je donnais des pistes sans avoir d'idée
précise. Dans ce cas j'essayais à toute force de savoir ce
que c'était, je ne supportais pas que mes
parents me le cachent, et d'ailleurs souvent j'allais essayer
de le voir, je cherchais dans toute la maison, dans tous les coins, et
ça
me mettait en fureur de ne pas le trouver. Car mes parents ne
cédaient jamais, ils refusaient de me le dire, ça
me mettait hors de moi, je pleurais même
pour qu'ils le disent, mais ils refusaient quand même.
Pourquoi je faisais ça, je ne sais pas trop l'expliquer, je n'ai
jamais aimé l'inconnu, je n'ai jamais non plus supporté l'attente,
l'incertitude
Je suppose que c'était
ça aussi, l'incertitude pendant 1 mois
ou plus m'était insupportable, l'angoisse de l'inconnu et l'attente.
J'ai
une peur panique des papillons (oui, oui) qui remonte à l'âge
de 3 ans
Je viens de me rappeler
de ma toute première angoisse, angoisse
trés handicapante et que j'ai encore maintenant, en moins
prononcé.
J'avais 3 ans ou un peu
plus, j'étais à la campagne et un
énorme papillon est venu se poser sur moi, j'étais
paniquée, il restait en plus, il me paraissait énorme, je
n'ai pas crié mais j'étais paralysée par la peur.
Je crois que c'est depuis ce jour que j'ai peur
des papillons, mais peur panique, jusqu'à
risquer de tomber ou de me faire mal quand j'en voyais un.
Au lieu de s'en inquieter,
mes parents se moquaient ou
me grondaient, j'étais bien sur la risée
de toute la famille ou des autres enfants quand ça se savait "elle
a peur des papillons". Une fois en
primaire j'avais sauté sous ma table car un papillon était
rentré dans la classe, ça avait fait rire tout le monde sauf
moi bien sur.
Pour moi les papillons c'est
pire que les araignées (qui me terrorisent aussi) parce que
ça vole donc ils peuvent vraiment venir sur moi, et en plus si vous
regardez bien la tète que ça a , c'est vraiment immonde !
Mon
père allait me noyer !
Une autre angoisse déja
pathologique à mon avis, 3 ans aussi, ou un peu moins. J'étais
à Paris avec mon père et ma cousine, sur
un pont de la Seine, mon père me soulève et m'assoit sur
le bord du pont, en me tenant bien sur, et je me suis mise à
paniquer, je voyais la seine, noire, énorme, j'ai
commençé à croire que mon père allait me jeter
dedans, mais je n'ai rien dit,
je me suis mise à
hurler c'est tout. Ce qui est bizarre ce n'est
pas la peur de l'eau, c'est la peur que mon père me jette à
l'eau ! Une gamine de 3 ans qui croit ça, c'est à
mon avis pas trés normal, du moins je pense.
Par
contre dans les cas où tout le monde serait angoissé, pas
moi !
Une fois quand j'ai eu un
dégât des eaux, je n'en avais rien à faire et mes parents,
le voisin étaient très angoissés, moi j'étais
complètement détachée de la situation.
Autre exemple, il y a eu le feu chez les voisins du dessous, du feu et de la fumée sortait de leurs fenêtres, je voyais les gens de l'immeuble s'agiter, moi non, j'ai regardé et c'est tout, d'ailleurs les pompiers ont éteint ça en 5 minutes.
Je ne m'angoisse pas si quelque chose ne me concerne pas directement, ou bien si une autre personne que moi-même a la responsabilité de la situation.
Exemple, on va au ski, j'avais
17 ans, et on était perdu avec les autres jeunes et le mono, les
autres avaient un peu la trouille moi non, je me laissais conduire sans
réagir, je m'en fichais, c'était
le mono qui devait gérer la situation, pas moi.
Même chose si je suis
en panne d'essence seule, la c'est sur que je vais criser et paniquer,
mais s'il y a quelqu’un d'autre (adulte), là non ça m'est
complètement égal.
D'un
coté ma mère devait m'expliquer comment faire pour aller
en métro, pour prendre la navette, etc...ça
me paniquait un peu, j'avais peur de me tromper, de prendre
la mauvaise navette
Mais
de l'autre coté je pouvais prendre le métro à
1h du matin seule voire traverser
la gare du nord seule et cela ne m'a jamais fait peur. Je traversais même
seule
des ZUP de la banlieue parisienne le soir, sans
avoir peur de rien, puisque de toute façon j'en avais
rien à faire de ma vie, alors qu'est-ce qu'il pouvait m'arriver
de pire que ce que je vivais ?
Une fois, on s'est trouvé avec une copine en plein milieu d'une manif qui tournait mal, il y avait les CRS, les bombes lacrymo, la charge etc.. Ma copine était vraiment paniquée de se trouver la, moi non, au contraire même ça m'amusait, alors qu'on aurait pu être blessées, moi je n'étais pas du tout angoissée.
J’ai
peur du futur
Je ne sais pas si c'est
du futur que j'ai peur, peut-être, j'ai
peur de ce qui risque de m'arriver, oui peut-être que
c'est ça, j'ai peur de l'inconnu,
donc en quelque sorte du futur, en fait, il y a quelque chose qui me fait
peur, c'est de m'imaginer à 70 ou 80 ans, ça ça me
fait très peur. Quand j'étais enfant d'ailleurs j'étais
terrorisée ( à 7 ans) à l'idée que j'allais
mourir un jour, ça m'avait fichu une peur panique pendant des semaines,
ce truc la.
Q:
Je suis infoutue de planifier
mais j’en ai un besoin vital ?
Disons qu'effectivement
je
ne sais pas gérer l'imprévu, je veux faire telle
chose, je ne supporte pas d'en être empêchée par quelque
chose, je ne sais pas si je voudrais avoir tout
prévu, disons que je voudrais surtout qu'il n'y ait aucun imprévu
ou plutôt aucun aléa dans ma vie, car je
ne sais pas trop y faire face.
Q
:Je sais que ca va mal se passer pour moi, mais je ne sais pas quand, ou
et comment ?
Mon
angoisse naît du ‘quand’ qui n’est pas planifie dans le temps ?
Vous avez raison de dire
que je sais que quelque chose va mal se passer, disons que j’en ai peur
Oui c'est vrai, j'ai
peur, une peur indéfinissable, vague, de quelque chose, d'un malheur,
de tout perdre quoi. Ce n'est pas systématique cette
angoisse mais quand c'est vague, c'est effectivement ça.
Q:
Je préfère provoquer un échec, une conduite a risque
car je maîtrise le quand, ou et comment ?
Disons que des
fois effectivement je provoque l'échec pour éviter ou mettre
fin à une situation angoissante.
Exemple, ça m'arrivait
souvent en classe, j'ai toujours eu peur du regard des autres, peur d'être
jugée bête par les autres (alors que d'après plusieurs
profs, j'étais plutôt au-dessus de la moyenne), alors des
fois quand le prof m'interrogeait, je paniquais, c'était le flou,
le vide, alors pour ne pas que les autres disent "elle n'a rien pigé",
je faisais exprès de dire une ânerie d'un air provocateur,
j'étais punie mais je préférais ça à
la honte d'être prise
pour une idiote.
Ou encore, je rompais avec un homme parce que j'avais peur de me faire plaquer, même si tout allait bien, j'avais peur qu'il me plaque un jour, alors je préférais rompre pour éviter ça, dans le fond vous avez raison, c'est bien une peur de l'avenir.
Q:
Si je planifie ma mort, je maîtrise le quand ou et comment ?
Peut-être c'est un
peu ça, la peur de l'avenir qui me donnait envie d'en venir la,
mais à mon avis c'est surtout une douleur morale insupportable.
Il faudra que j'y réfléchisse plus, c'est encore assez flou.
Q:
Entre une souffrance certaine et un plaisir incertain, je choisis la souffrance
pour maîtriser ce quand ou comment ?
Disons que j'ai
peur de m'engager dans l'inconnu, donc c'est sur que je préfère
les situations que je connais, même si elles me font souffrir.
Mais la aussi, il me faudra un peu plus de réflexion je crois.
Q:
Avez, aviez vous parfois des moyens, des « trucs » plus ou
moins bizarres, des "rituels" pour calmer vos angoisses ?
Je
peux me mettre à crier d'un coup, ou
dire des injures "pu.." "sal…e", ça en général
c'est pour faire partir une pensée
qui me gène, du genre je repense à un truc pénible
que j'ai fait, un truc ou j'ai été ridicule
devant témoins.
Quand
je me sens vide, anxieuse,
ça
m'arrive de taper du poing sur ma jambe, ou taper sur la table,
en général la réaction c'était "mais pourquoi
tu fais ça ? Arrête, ça va pas non ?".
Il
m'arrive aussi d'avoir des attitudes de gamines hyperactives, du genre
je saute sur un pied, je tape dans mes mains, je bouge les bras,
je m'étire, enfin bref on dirait une gamine de 8 ou 9 ans en cours
de récré !
Mes parents ne disent plus
rien, ni même mon conjoint, car ils sont habitués, des fois
quand ça les énerve, ils disent juste "bon ça va arrête".
Q:
Ces "rituels" pour calmer votre angoisse sont-ils subis ou contrôlés
?
Disons que quand
je suis seule c'est encore pire : sauter, hurler, se taper la
tête sur les murs, grogner comme une folle.
Mais ils
sont à la fois subis et contrôlés
- Subis dans le sens où
je ne peux pas empêcher la crise d'angoisse par la volonté
- Controlés dans
le sens où si j'en ai la possibilité je vais aller faire
ma crise dans la pièce d'à coté en dehors d'une présence.
Je
ne le dis que quand je suis seule ou avec un proche, d'ailleurs
je dis des injures mais ça peut être autre chose, un grognement,
un cri, ou bien je tape, ce n'est pas contre moi,
c'est pour faire partir une pensée qui m'énerve, des souvenirs
désagréables qui font surface, et je fais ça
pour essayer de ne plus penser à ce truc pénible, comme une
conjuration quoi, je ne m'adresse à personne.
S'il n'étaient que
subis et non contrôlés mon conjoint
ne penserait pas qu'il y a une évolution (vers le pire)
depuis 2 3 ans, "tu n'étais pas comme ça avant",
moi je lui ai répondu que si, mais que je devais le lui cacher,
et qu’en fait je vais nettement mieux qu'à 19 ans. Au début
je n’avais d’autre choix que lui cacher tous mes comportements, mais je
ne sais pas, c'est tellement naturel pour moi de masquer, mais c'est vrai
que je ne lui montrais pas cette facette. Aujourd’hui tout
simplement je le cache moins c’est pour cela qu’il a ce sentiment d’évolution
Ceci étant, ces
trucs « anti angoisse » ne sont jamais salvateurs ni vraiment
apaisants, ça ne marche pas trop.
Conclusion
l’angoisse ne me quitte pas
Je
suis en angoisse perpétuelle car j'ai peur de quelque chose, quelque
chose de terrible, indéfini, j'ai peur de perdre ma vie
"tranquille", peur d'un malheur, j'ai sans arrêt peur que quelque
chose n'arrive, donc c'est vrai que des fois j'angoissais à l'avance
pour un truc en espérant conjurer le sort,
En fait, il faut dire que
mon
angoisse est permanente, elle ne me quitte quasiment pas, elle
est plus ou moins précise, plus ou moins forte, et des fois ce n'est
pas bien défini, je ne sais pas trop pourquoi, d'autres fois c'est
un vague malaise existentiel, ça passe, des fois ça s'accentue,
je suis quasi toujours angoissée, d'ailleurs les crises de rage
et de colères sont souvent dues
à une angoisse. Je crois que la plupart
des actes impulsifs en effet sont dus
à l'angoisse, pour échapper à l'angoisse.
On
n’est pas fous
Par contre je sais maintenant
pourquoi à mon avis les borderlines essaient de cacher leurs troubles
aux autres : c'est vraiment par peur du rejet, peur d'être abandonné,
c'est vraiment ça. Les crises
de rage, d'angoisse, les TS
ou autres comportements dingues, on les fait
sans critique et brutalement,
"comme ça vient". Par contre, à la différence
d'un psychotique qui lui n'a pas conscience que ses actes sont "fous",
nous
on s'en rend compte après coup quand on refait surface, on a honte,
on se dit "j'ai agi comme une folle" mais on n'est pas fou alors bien sur
on a honte d'avoir fait ça,
on
a vraiment conscience que c'est fou, donc on
a peur que les autres l'apprennent, on a peur qu'ils nous rejettent, qu'ils
nous abandonnent.
Si on avait confiance,
si on était sur que le conjoint comprenne, qu'il nous aiderait,
peut-être qu'on le dirait.
Mais comment le dire "chéri,
tu sais j'ai tout cassé parce que je n'arrive pas à me maîtriser
?" Que va-t-il penser de moi ?
Les
seuls à qui j'ai essayé de le faire comprendre sont les seuls
dont je savais qu'ils ne m'abandonneraient
pas mes parents.
Avec l'aimable collaboration de Florence
.
Mise en garde:
Toutes les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins "particulière"
et déroutante
Mais aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatreet ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade
.
.
Dernière mise à jour 2020.
Copyright
association AAPELTM
- Tous droits réservés
Auteur ,
praticien en psychotherapie, président fondateur de l'aapel
Association
loi 1901 à but non lucratif
stress et état limite.
anxiété et trouble borderline.
L'angoisse, un symptome du trouble borderline.