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Trouble
borderline état limite.
Abandon
ou plutôt peur de l’abandon, peur d'abandon "pas si simple".
Peur
d'abandon.
angoisse
d'abandon
Le DSM ditProfils :
" Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés "
Sans doute est-ce vrai, même certainement vrai, mais dans les faits, c’est pas si simple à détecterAutant des émotions comme la colère ou des réactions comme des comportements impulsifs sont simples à identifier aussi bien par le malade que par son entourage (quand bien même il arrive à en "camoufler" une grande partie), il n’en est pas de même de la peur de l’abandon
En effet beaucoup de personnes borderline ressentent et vivent la peur de l’abandon de façon totalement différente au même titre par exemple que la solitude
Il est par exemple possible pour le malade lui-même de ne pas le voir ou le ressentir alors même que c’est bien cela.
La colère et le sentiment d’injustice peuvent par exemple prendre le pas sur le sentiment d’abandon "tous des pourris" ou "toutes des pourries", "je fais tout pour eux, elles, et voilà ce que j’en retire".
On pourra avoir par
exemple une personne qui passera de "dépendante de maman" à "je change
de relations sans arrêt en provoquant la rupture" pour finir à "tous
des sal…, autant finir seule"
D’autres pourront par
exemple passer de "dépendante de ma maman" à "dépendante de mon
conjoint"
Bref tout est
possible...
Nous attendons vos réactions et témoignages ainsi que les différentes étapes par lesquelles vous êtes passé.
***
Exemple j'avais et
j'ai toujours une peur affreuse de perdre mes enfants.
Tout parent a peur
pour ses enfants, c'est normal, la ou ça ne l'est plus c'est quand ça
devient irrationnel. Par exemple, avoir une peur
panique de la mort
subite du nourrisson et se lever 10 ou 20 fois dans la
nuit pour vérifier qu'ils respirent bien (quitte à les réveiller !).
Ou imaginer tous les accidents improbables, du genre la voiture est
garée, je vais mettre des pierres lourdes devant chaque pneu, au cas
ou le frein lâcherait et que la voiture les écrase. C'était
complètement fou et d'ailleurs les enfants en souffrent.
Autre peur de perdre, c'était celle de perdre mon carnet de correspondance, peur aussi de perdre ses papiers, etc..
La peur de l'abandon s'est traduite chez moi avec les hommes par la peur de me faire plaquer sans coup férir, ou de me faire tromper. Je n'en vivais plus, je questionnais sans relâche, ça devenait de l'obsession. J'avais peur aussi qu'il ne m'aime pas assez. J'aimais de manière possessive, maladive, ça me faisait souffrir
Par contre c'est toujours moi qui plaquais, de manière brutale et cruelle parfois, pour des fois le regretter après. D’ailleurs, je suis des fois ressortie avec des ex ! Disons que je souffrais de ma possessivité, alors brutalement je ne l'aimais plus, je le critiquais "mais comment j’ai pu sortir avec ce nul ?" etc..
Mon copain
borderline de la fac évitait absolument de s'attacher, je le sais car
une copine est sortie avec lui, disons qu'il couchait avec une fille 1
semaine, un mois, et après il plaquait, il lui disait en plus "j'ai
peur de m'attacher car deux fois je l'ai fait, quand la fille m'a
plaquée ça a été affreux" .
Alors les autres le
prenaient pour un coureur de jupon, il collectionnait les aventures, il
espérait aimer mais il en avait peur, et il finissait
par plaquer... jusqu'au jour ou la, il a voulu s'attacher, ça a duré
un moment, la fille le plaque et boum, il se donne la mort.
Moi aussi d'ailleurs j'ai eu des aventures sans lendemain mais je n'aimais pas trop, donc je m'attachais vraiment, mais quand je souffrais trop de cette peur, je plaquais.
Question
à Claude
Q: J'ai le
sentiment que vous êtes passée de "scotchée à maman" à
“abandonnante abandonnée” pour finir "scotchée à conjoint" mais
que vous n'avez jamais été seule (je ne parle pas physiquement)
Exactement, je
n'ai jamais été "seule", dans le sens où je trouvais toujours
quelqu'un pour s'occuper de moi. D'abord comme vous
dites "scotchée à maman", chez mes parents, ensuite j'ai vécu "seule"
durant mes études supérieures, mais mes parents vivaient quelques rues
plus loin, ensuite à une demi-heure à pied, donc pas trop loin!
En plus, pendant
cette période, j'étais avec un type, meme si on ne vivait pas
ensemble, il habitait à 10mn de chez moi et j'étais souvent chez lui.
Ensuite il y a eu mon conjoint !
Par
contre, je suis seule dans le sens où je
suis seule dans ma tête et dans mes cauchemars,
personne n'y a jamais fait intrusion.
Avec l'aimable collaboration de Claude
Enfant, les sautes d'humeur de ma mère me terrifiaient. Elle pouvait se montrer froide et cruelle un jour, débordante d'amour un autre jour. Elle était la plupart du temps très attentionnée, mais pouvait aussi m'insulter sans raison ou m'appliquer des punitions dégradantes sans que je puisse aucunement anticiper ses réactions.
Bien
sûr, ces impressions sont amplifiées lorsqu'on les ressent à 5 ans.
Mais j'ai appris à me méfier très tôt des réactions imprévisibles de
mes parents, et je pense n'avoir jamais appris à leur faire
confiance. Je
n'arrive pas à croire que les sentiments puissent être constants
: l'amour peut devenir de la haine, et l'admiration du mépris
sans raison apparente. Je
l'ai vu dans les yeux de ma mère, et je suis désormais le même
schéma. Comment alors n'avoir pas peur de l'abandon?
(La
théorie de Winnicott est à ce sujet très intéressante : pour lui,
la "mère suffisamment bonne" est celle dont le nourrisson sait
intuitivement qu'elle ne le laissera pas tomber lorsqu'il est dans
ses bras. S'il ne peut faire confiance aux bras qui le portent, il
développera un clivage et ne réussira pas à réunir les deux images
initiales de la "bonne mère" qui le nourrit, et celle de la
"méchante mère" qui est absente, et qui le laisse seul. D'où le
mode de pensée noir/blanc, résultat du clivage initial, et qui
oblige le borderline à diviser systématiquement le monde en bons
et en méchants…)
Cette phase de dépendance aiguë a commencé lors de mon départ de la maison familiale pour faire mes études dans une ville voisine. J'ai très mal vécu l'isolement et la solitude dont j'avais pourtant rêvé durant mes années d'enfance.
De ce fait, j'ai inconsciemment transféré le manque affectif de la séparation vers un homme de 20 ans mon aîné, manipulateur et névrosé, qui a su tirer profit de ma faiblesse.
Je suis restée sous son emprise pendant cinq ans, totalement dépendante de lui et dans tous les domaines :
- Pour me déplacer
- Me nourrir
- Me vêtir…
A cette époque, je pensais que la seule façon d'être aimée était de se fondre totalement dans le désir de l'autre et de renier toute volonté propre. Je pensais que la seule façon pour moi d'obtenir l'amour et de ne pas être rejetée était de m'effacer totalement, et de devenir la projection, la matérialisation des fantasmes de l'autre. Personne ne pouvait m'accepter telle que j'étais, car j'étais détestable. Il me fallait me travestir pour être acceptée de l'autre.
Lorsque nous nous sommes séparés en 1999, j'avais perdu toute capacité à vivre par moi-même. J'étais comme une enfant, incapable de rien faire seule.
J'ai voulu mourir. Finalement, j'ai mis trois longues années à réapprendre à vivre.
Ces deux profils sont très proches, et je ne peux les distinguer puisqu'aujourd'hui, ils sont les deux pendants de ma vie amoureuse.Avec l'aimable collaboration d'Agnes.
Je suis seule dans ma tête.
Matériellement je ne le suis pas.
Je suis entourée, j'enchaîne les aventures amoureuses sans grande difficulté ; pourtant je suis devenue incapable de m'investir affectivement dans une relation sentimentale. Pour preuve, les mêmes reproches reviennentC'est un choix : Tant que l'autre accepte la mise à distance, la relation peut vivre. Dès qu'il tente un rapprochement, je repose les limites. Désormais, la relation obéit à des règles strictes : Ne pas s'installer dans le quotidien, ne jamais se reposer sur l'autre, ne rien donner que je puisse regretter. Plus jamais trahie, plus jamais abandonnée… Je lutte de toutes mes forces contre la dépendance maladive que je peux projeter sur l'autre en lui refusant tout rôle important dans ma vie. Je garde ainsi le contrôle de mes émotions, et ne donne aucune prise à des désordres émotionnels qui me seraient fatals.
Contrôler, maîtriser… la nourriture, les sentiments, son corps, son image, sa relation aux autres. Contrôler maladivement par peur que le trouble ne s'immisce à nouveau dans ma vie…
Le seul et unique lien dont je ne peux me débarrasser et qui peut encore me faire vaciller concerne mes parents et mon frère : ma famille, dont la structure globale, paradoxalement, n'est maintenue que par l'ensemble de nos névroses et de nos déchirures. Eux seuls me contrôlent, même à distance, malgré les 700 km que j'ai mis entre eux et moi… ils continuent de m'observer, de me juger, je leur appartiens. Je vis loin d'eux, et pourtant si l'un d'eux vacille, je sais que je m'effondrerai. Je n'existe que dans leur volonté, ils n'existent que pour moi. Ils ne m'abandonneront pas.
AAPEL
Merci de lire les
pages traumatisme
et trouble borderline.
L'abandon fait
partie des critères DSM
du trouble borderline.
(Seul le trouble
borderline semble avoir le mot abandon dans les critères DSM)
Mise en
garde:
Toutes les
informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre une maladie pour
le moins "particulière" et déroutante
Mais aussi
et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade
Dernière mise à
jour 2020.
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