|
Trouble de la personnalité borderline, état limite et auto-mutilation, blessures volontaires...
Connexions entre trouble de la personnalité borderline et automutilation.Définition
De nombreux borderline souffrent de cette dépendance. Il existe de très nombreuses études à ce sujet mais une fois de plus, le but n'est pas de stigmatiser mais de comprendre pourquoi. Vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons assez globale et à l'écoute de la souffrance...
Définition
de l'auto-mutilation.
A ma connaissance, l'auto-mutilation n'est pas répertoriée en tant que trouble psychique dans le DSM quand bien même elle est citée comme symptôme de divers troubles comme le trouble borderline.
L'automutilation est mutilation qu'une personne s'inflige, une blessure physique qu'une personne s'inflige à elle-même
.
Données,
études (statistiques, prévalence,
comorbidité, co-occurence) (partiellement traduit)
* Starr DL. - North Central Human Services, Gardner, Massachusetts, USA.
Jun 2OO4 J Psychosoc Nurs Ment Health Serv. - Comprendre ceux qui s'auto-mutilent
"L'auto-mutilation est un symptôme vu, à la fois, chez des hommes et des femmes avec divers troubles psychiatriques, mais la majorité de ceux qui s'auto-mutilent sont des femmes avec le trouble de la personnalité borderline. Ce comportement complexe et inadapté est utilisé par les personnes comme moyen d'autopreservation et de régulation des émotions, et est souvent associé à des traumatismes durant l'enfance. Les personnes qui s'auto-mutilent perçoivent avoir reçu de mauvais soins dans les services d'urgence des hôpitaux et sont "retraumatisés" par ces expériences. Les cliniciens qui comprennent la complexité et les buts des comportements d'auto-mutilation peuvent mieux fournir aux patients des soins de support et empathiques".
* Briere J, Gil E. - Dep of Psychiatry and the Behavioral Sciences, University of Southern California School of Medicine, LA.
1998 Am J Orthopsychiatry. - Automutilation dans la population générale et clinique.
On trouvait des personnes qui s'automutilent chez 4% de la population générale et 21% de la population clinique, avec une répartition équivalente homme, femmes.
Les résultats suggèrent que ce type de comportement est utilisé pour diminuer la dissociation, la détresse émotionnelle, et les symptômes posttraumatiques. L'abus sexuel durant l'enfance a été associé à l'automutilation, dans les deux populations cliniques et non cliniques.
* Hawton K, Rodham K, Evans E, Weatherall R. - Centre for Suicide Research, Warneford Hospital, Oxford. UK
2OO2 BMJ - Automutilation délibérée chez adolescents: en Angleterre.
PARTICIPANTS: 6020 élèves agé entre 15 et 16 ans.
RESULTATS: 398 (6.9%) participants ont rapporté un acte d'automutilation délibérée dans l'année précédent l'étude qui répondaient aux critères de l'étude.
L'automutilation était plus commune chez les jeunes femmes 11.2% que chez les jeunes hommes 3.2%.
Chez les femmes, les facteurs incluaient, automutilation récente d'amis, de membres de la famille, mauvais usage de drogues, dépression, anxiété, impulsivité, et faible estime de soi.
Chez les hommes; les facteurs étaient comportements suicidaires d'amis ou de membres de la famille, usage de drogues et faible estime de soit.
* Haw C, Hawton K, Houston K, Townsend E. - St Andrew's Hospital, Northampton, UK
2001 Br J Psychiatry - Troubles de la personnalité et psychiatriques chez patients qui s'automutilent délibérément.
METHODE: Un échantillon représentatif de 150 patients s'automutilant qui se sont présentés dans un hopital général étaient évalués par des méthodes standardisées.
RESULTATS: Des troubles psychiatriques selon ICD-10 étaient diagnostiqués chez 138 patients (92.0%). Un trouble de la personnalité était identifié chez 45.9% des patients.
CONCLUSIONS: Les troubles psychiatriques et de la personnalité sont communs chez les patients qui s'automutilent.
* Raspa RF, Cusack J. - Uniformed Services University of the Health Sciences, Bethesda, Maryland
1990 Am Fam Physician. 1990 - Implications psychiatriques des tatoutages.
Des troubles psychiatriques tels que trouble de la personnalité antisociale, drogue ou abus d'alcool et troubles de la personnalité borderline, sont frequemment associés aux tatouages. Le fait de trouver un tatouage lors d'un examen physique devrait alerter le médecin d'une possibilité de maladie psychiatrique sous-jacente.
* Stanley B, Gameroff MJ, Michalsen V, Mann JJ. - Mental Health Clinical Research Center for the Study of Suicidal Behavior, Department of Neuroscience, New York State Psychiatric Institute, NY , USA
2001 - Am J Psychiatry - Les personnes qui tentent de se suicider et qui s'automutilent sont-elles une même population ?
Les personnes qui s'auto-mutilent percoivent leur tentative de suicide comme moins mortelle avec une plus grande probabilité de sauvetage et avec moins de certitude de la mort. De plus les personnes qui tentent de se suicider avec un historique d'auto-mutilation ont des niveaux de dépression, désespoir, agression, anxieté, impulsivité, et idée de suicide considérablement plus élevés. Ils affichent plus de comportements réguliers avec un trouble de la personnalité borderline et étaient plus enclins à avoir un passé de maltraitance durant l'enfance. Leur modèles pour le suicide étaient les mêmes que pour l'automutilation qui était caractérisé par une forte envie chronique de se faire du mal.
* Fowler JC, Hilsenroth MJ, Nolan E. - Erikson Institute for Education and Research, Austen Riggs Center, Stockbridge, Massachusetts, USA.
2000 Bull Menninger Clin - Exploration du monde intérieur des patients borderline qui s'auto-mutilent.
Les patients qui s'auto-mutilent exhibent une plus grande incidence de processus primaire d'agression, de perturbation grave de limites, de représentations pathologiques d'objet, d'idéalisation défensive, de dévaluation, et de clivage que le groupe de patients sans auto-mutilation.
* Bohus M, Limberger M, Ebner U, ... - Dept of Psychiatry Psychotherapy, University of Freiburg Freiburg, Germany
2000 Psychiatry Res - Perception de la souffrance durant les périodes de calme et de detresse chez les patients avec un trouble de la personnalité borderline avec comportements d'auto-mutilation.
L’automutilation se produit chez 70 à 80% des patients borderline.
Approximativement 60% de ces patients disent qu’ils ne ressentent pas la douleur durant l’acte d’automutilation comme se couper ou se brûler.
Même durant les périodes de calme, ces patients ressentent considérablement moins la douleur que les autres personnes.
* McKay D, Kulchycky S, Danyko S. - Department of Psychology, Fordham University, Bronx, NY, USA
2000 J Personal Disord - Trouble borderline et symptomes obsessifs compulsifs.
Les résultats de cette étude supportent l'idée que l'auto-mutilation est une forme sévère de psychopathologie comparée au reste de la population borderline.
* Wilhelm S, Keuthen NJ, ... - Dept of Psychiatry, Massachusetts Hospital, Harvard Medical School, Boston, USA.
1999 J Clin Psychiatry - Auto mutilation et grattage de la peau
31 patients DSM IV , 26% avaient un trouble borderline.
* Dubo ED, Zanarini MC, Lewis RE, ... - Dept. of Psychiatry, Sunnybrook Health Science Centre, North York, Ontario
1997 Can J Psychiatry - Childhood antecedents of self-destructiveness in borderline personality disorder.
In the borderline group, parental sexual abuse was significantly related to suicidal behaviour and both parental sexual abuse and emotional neglect were significantly related to self-mutilation.
CONCLUSION: A la fois la négligence émotionnelle et les agressions sexuelles parentales semblent jouer un rôle comme cause de comportements autodestructeurs chez le borderline.
* Kemperman I, Russ MJ, Clark WC, Kakuma,... - New York Hospital, Cornell Medical Center, White Plains, USA
1997 Psychiatry Res - Pain assessment in self-injurious patients with borderline personality disorder using signal detection theory.
These findings suggest that 'analgesia' during self-injury in patients with BPD is related to both neurosensory and attitudinal/psychological abnormalities.
* Brodsky BS, Cloitre M, Dulit RA. - Dept. of Psychology, Cornell University Medical Center, New York, USA.
1995 Am J Psychiatry - Relationship of dissociation to self-mutilation and childhood abuse in borderline personality disorder.
RESULTS: The subjects who dissociated were more likely than those who did not to self-mutilate and to report childhood abuse
CONCLUSIONS: Female inpatients with borderline personality disorder who dissociate may represent a sizable subgroup of patients with the disorder who are at especially high risk for self-mutilation, childhood abuse, depression, and utilization of psychiatric treatment.
* Zweig-Frank H, Paris J, Guzder J. - Institute of Community and Family Psychiatry, Jewish General Hospital, Montreal, Quebec.
1994 Can J Psychiatry - Psychological risk factors for dissociation and self-mutilation in female patients with borderline personality disorder.
Subjects who mutilated themselves had higher rates of both childhood sexual abuse and dissociation in univariate analyses. However, in multivariate analyses only diagnosis was significant
The findings do not support theories that dissociation and self-mutilation in borderline personality disorder are associated with childhood trauma.
* Ghaziuddin M, Tsai L, Naylor M,... - Dept. of Child and Adolescent Psychiatry, University of Michigan Hospital, Ann Arbor.
1992 Acta Paedopsychiatr - Trouble de l'humeur chez un groupe d'adolescents qui se coupent.
Bien que l'auto-mutilation soit associé au trouble borderline, un nombre de patients de notre étude étaient cliniquement déprimé (note de l'aapel. Cela n'est pas incompatible avec un trouble borderline, de nombreux borderline faisant des dépressions).
* Burgess JW. - Stanford University Medical Center, CA.
1991 Psychiatry Res - Lien entre dépression et troubles cognitifs liés à l'automutilation dans le trouble borderline, la depression majeure et la schizophrenie
L'auto mutilation n'était pas liée de façon significative à une dépression atypique ou majeure dans aucun des groupes, mais l'auto mutilation était en corrélation avec les déficits neurocognitifs des groupes avec un trouble borderline ou une schizophrénie.
* Favazza AR, DeRosear L, Conterio K. - University of Missouri, Columbia.
1989 Suicide Life Threat Behav - Auto-mutilation et troubles de l'alimentation.
Les patients avec troubles de l'alimentation sont à fort risque d'automutilation (ex: se couper la peau et la bruler), et vice versa. Alors même que l'auto mutilation chez ces patients est regardée comme un symptome de trouble de la personnalité borderline, le DSM-IV devrait le lister en tant que caractéristique associée ou complication d'une Anorexie ou d'une Boulimie. Au lieu d'un double diagnostic nous postulons que la combinaison d'automutilation,anorexie, boulimie et autres symptomes peuvent être les manifestations d'un trouble de perte de controle impulsif".
"Le diagnostic le plus fréquemment rencontré en cas d'automutilations est celui de Trouble de la personnalité borderline. Pour certains de ces patients... le comportement automutilatoire est un moyen de "traiter" les états dissociatifs, le patient ayant de nouveau l'impression d'exister lorsqu'il ressent une douleur ou voit son sang. Pour d'autres... de "traiter" une dysphorie ou une angoisse intense... La motivation des comportements automutilatoires chez les patients psychotiques est habituellement une croyance délirante ou une réponse à un ordre hallucinatoire" (Michael First, Allen Frances, Harold Alan Pincus - « DSM IV Diagnostics différentiels », Masson).
AAPEL: A noter que dans l'arbre de décision pour automutilation du même ouvrage, la dépression n'est PAS citée.
"2 millions d'Américains environ se coupent ou se brûlent sciemment. 90% des personnes qui s'auto-mutilent commencent à se couper vers l'adolescence. La moyenne des individus commence à l'âge de 14 et cela continue avec augmentation de la sévérité jusqu'à leur 20 ans. Les professions les plus communes sont: professeur, infirmière et directeur. Plus que la moitié des individus sont des victimes d'abus sexuel, et la plupart rapporte une enfance avec abus émotionnels ou négligences. L'auto-mutilation est présente dans TOUTES les races et milieux économiques." (deb.arneson.net)
"Les patients qui s'auto-mutilent tendent à être infantiles, narcissiques, et des personnalités "comme si" fonctionnant à un niveau manifeste limite" (Kernberg)
"L'auto mutilation se produit en réponse à la crainte de la fragmentation et cela représente une tentative manquée (et parfois sexualisée) de reconstituer la cohésion et la stabilité à auto-représentation fragmentée" (Stolorow and Lachmann)
"L'auto-mutilation est devenue un souci important de santé publique alors que son incidence semble avoir augmenté depuis le début des années 90. Une source estime que 0,75% de la population américaine générale pratique l'auto-mutilation. L'incidence de l'auto-mutilation est la plus haute parmi les adolescentes, les patients diagnostiqués avec un trouble de la personnalité borderline, et les patients diagnostiqués avec un des troubles dissociatifs. Plus de la moitié des individus ont été sexuellement maltraitées durant leur enfance, et beaucoup souffrent également de troubles alimentaires" (Rebecca J. Frey PhD,"Self-mutilation",Medical Network Inc)
"L'auto-mutilation peut être un symptôme qui fait partie d'un trouble psychiatrique sous-jacent tel que la dépression, trouble obsessif-compulsif, syndrome de Gilles de la Tourette (tics neurologiques), psychose, trouble de la personnalité borderline, trichotillomanie ainsi que trouble alimentaire, ou dysmorphophobie (apparence de son corps)" ("Bio-Behavioral Institute Disorders Self-mutilation", biobehavioral).
"69-75% des personnes souffrant d'un trouble ont recours à l'auto-mutilation" (Colleen Sullivan, "borderline", bipolarworld.net)
"Sous stress, les borderline éprouvent une sensation neurologique horrible appelée "dysphorie". Les borderline essayent désespérément de trouver des moyens de la faire partir... Quelques borderline découvrent que se gratter ou la coupure de la peau d'une façon linéaire ne leur fait pas mal, mais arrête la dysphorie. Chose Interessante, nous utilisons tous cette technique quand nous avons une sensation neurologique insupportable qui répond à ce traitement - gratter les piqures d'insecte. Le traitement est médication. Les borderline doivent employer une médication qui fonctionne en 10 minutes (Haldol) plutôt que l'auto-mutilation. L'auto-mutilation provoque de la peur chez les autres et les borderline reconnaissent que ce n'est pas bon pour eux. Je partage leur conviction qu'elles ont besoin de soulagement, et c'est pour cela que le médicament est la." (Leland M. Heller, MD, “What Causes Self Mutilation And Can It Be Cured”, www.biologicalunhappiness.com).
Voici notre sentiment.Est-ce que des personnes borderline s'auto-mutilent ?
Oui, ce comportement est assez commun au point que cela constitue un des points du dsm iv "Répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations".
Est-ce que TOUS les borderline s'auto-mutilent ?
Non, certaines données suggèrent que 70% des personnes borderline s'auto-mutilent.
D'une part cela signifie que 30% ne le font pas mais aussi que ce nombre est sur-évalué.
En effet les borderline avec des comportements impulsifs et ou suicidaires sont plus enclin à consulter que les personnes "fonctionnant maxi".
Ainsi stigmatiser un borderline en disant par exemple que "les borderline sont des personnes qui se coupent" est à la fois stupide et faux, même si l'auto-mutilation constitue un signe alarmant très important à ne surtout pas négliger !
Seul un « dingue » peut se découper par plaisir !
Oui, vous avez raison, il faut être vraiment "taré", complètement "disjoncté" et malade pour se mutiler par plaisir. Oui… mais…
Les borderline font-ils parti de cette catégorie ?
Au risque de vous décevoir on peut s’automutiler sans être pour autant « dingue »
Quand bien même de nombreux borderline ne souffrent pas et ont même du plaisir pendant l'acte, il faudrait garder en tête que c’est une angoisse terrible, un truc qui les prend aux tripes, une véritable panique qui les pousse à cet acte. Ce n’est pas ce que l’on appelle « prendre son pied comme un dingue ». Soit, ils ne souffrent pas pendant l’acte mais je vous dis pas ce qu’ils endurent avant, ni ce qu’ils endurent après au moment de leur retour à la réalité notamment en voyant l’état de leurs avant-bras.
Ils / elles font usage de quelle sorte de mutilation ?
"Un paquet", comme se couper, se bruler (par exemple avec une cigarette), se gratter,.... Si vous désire en savoir plus, nous vous invitons à lire les sites consacrés au sujet.
De notre point de vue (le trouble borderline), le "comment" ne nous interesse pas mais plutôt le "pourquoi". ("comment" étant important si c'est pour expliquer "pourquoi" ou pour prévenir des dangers d'une telle pratique).
La trichotillomanie(s'arracher les cheveux) est aussi une forme d'automutilation.
Suffit-il de savoir qu'une personne s'auto-mutile pour en déduire qu'elle souffre d'un trouble borderline ?
Bien sur que non. Même si beaucoup ont un trouble borderline, certaines peuvent avoir d'autres troubles.
Il est possible de trouver des cas d'auto-mutilation dans des troubles neurologiques, biologiques, génétiques comme par exemple l'autisme, le syndrome de tourette (tics), le retard mental, le syndrome de Prader-Labhart-Willi (obesité), ...
... et dans des troubles psychiques comme les troubles de stress post traumatique, la schizophrénie, les troubles obsessifs-compulsifs, etc...
Mais un professionnel qui n'envisagerait pas le diagnostic de trouble borderline chez une personne qui s'automutile ferait preuve de négligence ou d'incompétence flagrante.
Qu'en est-il de l'influence des médicaments ?
Certains médicaments peuvent être une aide pour réduire et ou prévenir l'automutilation mais de façon opposée, certains médicaments peuvent induire ou amplifier le phénomène
Il est évident que face à ce type de problème (l'auto-mutilation), la première des investigations à faire avant tout autre et de vérifier si l'auto-mutilation ne serait pas induite par une substance (médicament, drogue, ...).
Quel traitement ?
La première partie du traitement consiste à comprendre la raison du pourquoi, et spécialement dans le cas d'un trouble borderline où trop souvent l'on traite la dépendance (alcool, drogue, boulimie, ...) et non le trouble lui-même
Le traitement efficace est une combinaison de psychothérapie associée à d'eventuels médicaments.
Pourquoi les personnes qui souffrent d'un trouble borderline agissent ainsi ?
Gardez à l'esprit que le problème principal d'un personne bordelrine est la gestion de ses émotions et l'impulsivité qui en découle.
Les borderline sont comme tout le monde mais "plus"
Lorsqu'il sont heureux, ils ont tendance à l'être plus que chacun, quand ils souffrent c'est plus aussi.
Un autre problème est sans doute lié à la durée, ils doivent gérer, quasi tout leur vie, une souffrance souvent insupportable. C'est pour cela que chacun d'eux cherche une façon de calmer leur souffrance, et pourquoi de nombreuses dépendances sont présentes dans le trouble borderline (boulimie, alcool, drogue, suicide, ...).
- L'auto-mutilation peut alors être vue comme une façon de mettre fin à sa propre douleur. Durant ce type d'épisodes, de nombreux borderline sont en dissociation et ne ressentent pas la douleur.
L'auto-mutilation provoque la libération d'endorphines et de dopamine par le cerveau. Nous pourrions dire que "c'est plus simple et moins cher que d'aller s'acheter de l'heroine".
L'inconvenient c'est que cet effet est à très court terme (mais aussi dangereux)
- L'auto-mutilation peut aussi être vue comme une façon de se punir soi-même pour ce que l'on est. "Je vais punir ce corps qui heberge un esprit aussi nul, parce que je suis mauvais(e)"
- L'auto-mutilation peut aussi être vue comme une façon de crier "aidez-moi". De cette façon, il devient possible de considérer l'auto-mutilation comme une tentative de suicide (même si à la base l'auto mutilation n'est pas une façon d'intenter à ses jours), une façon d'être conduit à l'hopital pour être soigné.
Merci de lire les pages:
- L’auto-mutilation peut enfin être une façon de donner à autrui le moyen de quantifier sa souffrance « vous ignorez ma souffrance psychique, vous ne la comprenez pas, mais face à ces coupures, ce sang, ces points de sutures nécessaires, vous pourrez comprendre au combien je souffre »
- ...
Trouble post traumatique et borderline
Dissociation et borderline
Boulimie et trouble borderline
La 1ere fois je pensais que c'était une tentative de suicide je me faisais mal avec un cutter mais pas fort j'avais encore peur…AAPEL
Ca me faisait mal intérieurement mais pas à l'extérieur, disons que je sentais quelque chose, mais c'était agréable. Par contre quand je me fais des petites griffures comme des griffes de chats, là ça me fait mal
Dès la première fois je me suis aperçue que ça me faisait du bien « je prenais mon pied » et surtout pendant mes cours je me sentais enfin différente (mais ça c'est autre chose)
Q : Pouvez me décrire ce que vous ressentez, et notamment la dissociation ?
Ma dissociation commence dès que j'y songe, dès la préparation qui peut être très longue et qui peut durer jusqu’à une journée
C’est ensuite que vient la grosse partie de la dissociation
En gros je suis dans mon espace vital intérieur, mon monde interne, et j'imagine, je me questionne, je relativise le monde, le mien
Je suis ailleurs, ouais ça c'est sur, je ne sais pas qui je suis, la crise d'angoisse prends le dessus je peux être très agressive et parfois même perdre la parole ne plus savoir m'exprimer même pas pour mon prénom devant les pompiers
Des crises d'angoisses j'en ai souvent oui, pendant et même avant la dissociation
J'ai l'impression d'avoir une énorme boule de feu a l'intérieur du ventre comme si j'allais passer un exam. ou un entretien
Pourquoi ?
Je ne sais pas trop, en tous cas ce que je sais c'est que ça me rends plus forte, ça me renforce dans mes idées et me permet certainement d'amener la dissociation plus rapidementMa dissociation se termine généralement quand j'arrive à l'hôpital mais la, l'angoisse prends sa place et elle se double, devient plus forte plus intense, c'est pour cela que j'ai quelque fois du mal à prononcer un mot, même mon propre prénom. Mon angoisse se termine quand mes thérapeutes sont au courant
L'automutilation physique est finie quand les secours arrivent (de temps en temps ça m'est même arrivé de me couper à l'hosto) mais elle laisse sa place a la culpabilité et donc pour moi ça se transforme en « auto morale »
Quelques fois, quand la crise est trop grosse, je ne me souviens plus de rien ou de très petite parties, c'est affolant mais généralement je suis en psy et attachée. C’est alors horrible je suis sure que je pourrais aller jusqu’à tuer !
Q : Cela veut-il dire qu'à chaque fois que vous êtes passé à l'acte ça c'est mal fini ?
Que vous étiez dans l'incapacité de vous arrêter toute seule, au point de finir aux urgences ?
Pour vous répondre, je dirais « oui », enfin au début ce n’était pas le cas, je vous explique :
Quand j'ai commencé, je n'allais pas aux urgences puis plus le temps passait, plus j'avais le sentiment d'être incomprise et j'avais donc de plus en plus mal alors je m'acharnais comme une forcenée sur mes bras.
C’est alors qu’après quelques coupures, j'appelais les secours et en les attendant, je recommençais à me couper en me disant « aller encore une juste une, une dernière » et je continuais généralement jusqu'a ce qu'ils m'enlèvent de force la lame.
La réponse est donc « oui », la plupart du temps je terminais a l'hosto et toujours le mêmePendant mon rituel, je me moque de tout, qu'il y ait une fusillade à coté de moi, que la terre ne tourne plus, que le soleil se meurt, etc… Tout ce qui importe c'est mon bras, mon sang, mon angoisse, la sentir devenir plus forte chaque minute passant mes larmes, ma haine envers et contre tous, ma rage de crever un jour
Je pense que rien ne pourrait me permettre d’arrêter, ça peut aller très loinCela fait 4 ans que je me coupais, mais maintenant je ne me coupe plus, enfin j'essaye de résister et tant que j'en aurais l'idée je ne me considèrerai pas "guérie".
En cela ma thérapie m’aide beaucoup.Le « drame », c’est que la coupure évoque pour moi un sentiment de plaisir intense et derrière ça je passe par une phase de rituel que je n'expliquerai pas.
La vue du sang me provoque une jouissance, quelque chose d'inexplicable et j’en conviens de totalement incompréhensible pour quelqu'un qui ne se coupe pas
Maintenant grâce aux médicaments, j'arrive à me contrôler mais l'envie est la, presque permanente, elle me saisit au corps et me colle du matin au soir mais je veux m'en sortir j'ai trop longtemps galéré.
Je ne pense pas que c'est pire que de se droguer mais c'est peut être la même sensation, c'est une drogue en tout cas et c'est MA drogue !!
Maintenant que je regarde mes bras ........................ j'ai honte, j’ai mal et je pleure."Alice
.
Ouvrages sur le
trouble borderline
.
.
Mise en
garde:
Toutes les
informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre un trouble pour
le moins "particulier" et déroutant.
Mais aussi
et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade.
Automutilation
et
troubles alimentaires.
Auto-mutilation
et trouble borderline.
Dernière mise à jour 2020.
Copyright
association AAPELTM - Tous droits réservés
Auteur
Association
loi 1901 à but non lucratif