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Trouble de la personnalité borderline état limite et hospitalisation.
Connexions entre trouble de la personnalité borderline et hospitalisation. Cela fait partie des "bonnes questions" mais pour lesquelles il n'y a vraisemblablement pas de "bonne réponse". Je ne sais pas s'il existe de nombreuses études à ce sujet, mais je ne pense pas que l'on puisse trouver la réponse à cette question dans des études. Vous trouverez sur la dernière partie de ce document notre vision que nous espérons assez globale et à l'écoute de la souffranceDonnées, études.
* 15 à 20% des individus hospitalisés en psychiatrie ont un trouble borderline (APA)
* Paris J. - The Department of Psychiatry at McGill University..., Montreal, Canada.
2OO4 J Personal Disord. - L'hospitalisation est-elle utile pour les patients suicidaires présentant un trouble de la personnalité borderline ?
Cet article examine la valeur de l'hospitalisation pour les patients chroniquement suicidaires présentant un trouble de la personnalité borderline. Un sur 10 de ces patients "reussira" finalement son suicide. Cependant, cet état de fait n'est pas aisément prévisible. L'hospitalisation n'a pas de valeur prouvée dans la prevention du suicide et peut souvent produire des effets négatifs. Le traitement de jour est une alternative prouvée à la pleine admission. La suicidalité chronique peut mieux être contrôlé dans une configuration "externe" (non hospitalisation).
* Bateman A, Fonagy P. - Halliwick Day Unit, St. Ann's Hospital, London UK
2OO3 Am J Psychiatry. - Couts d'utilisation des services de santé pour des patients souffrant de trouble de la personnalité borderline traités par hospitalisation partielle orientée psychoanalytique comparé aux soins psychiatriques généraux.
Les coûts ont été comparés pour les 6 mois avant traitement, les 18 mois de traitement, et une période de dix-huit mois de suivi.
Conclusion: Un traitement spécialisé en hôspitalisation partielle pour le trouble de la personnalité borderline n'est pas plus cher que les traitements habituels et montre des économies considérables après traitement.
* Bateman A, Fonagy P. - Halliwick Day Unit, St. Ann's Hospital.
1999 Am J Psychiatry 1999 - Efficacité de l'hospitalisation partielle dans le traitement du trouble de la personnalité borderline
Cette étude a comparé l'efficacité d'une hospitalisation partielle orientée psychoanalytiquement au soins psychiatriques standards pour des patients présentant un trouble de la personnalité limite
CONCLUSIONS: Une hospitalisation partielle orientée psychoanalytiquement est supérieure au soins psychiatriques standard pour des patients présentant le trouble borderline. Une reproduction est nécessaire avec de plus grands groupes, mais ces résultats suggèrent que l'hospitalisation partielle puisse offrir une alternative au traitement hospitalisé.
* Morissette L, Parisien M. - Institut Philippe Pinel de Montreal.
1997 Sante Ment Que. - Contribution de l’hôpital au traitement du patient borderline
Les patients borderline sont, de par leur symptomatologie, de grands utilisateurs des services de santé (mentale et physique). Une revue de la documentation scientifique récente montre que les auteurs favorisent un traitement dans la communauté qui soit éclectique, au long cours, et dont l’intensité puisse varier. L’hôpital fait partie des outils disponibles pour le traitement de ces patients et servira, pour la très grande majorité des cas, à contenir les crises, à préciser le diagnostic et à préparer et à renforcer un retour rapide à la communauté. Par exception, une hospitalisation prolongée (plus de 6 mois) sera indiquée, surtout pour les adolescents.
"Parfois la crise est si grave qu'une hospitalisation à court terme est nécessaire. Souvent c'est seulement après une hospitalisation à court terme que le diagnostic de trouble de la personnalité borderline peut être exactement posé" (Phillip W. Long, M.D. ,“Borderline Personality Disorder: Treatment”, www.mentalhealth.com 1997).
"Une brève hospitalisation peut être parfois nécessaire durant des épisodes intensément stressants ou si le suicide ou tout autre comportement auto-destructeur menace d'éclater. L'hospitalisation peut fournir un retrait provisoire de sources de stress externes" (Richard J. Corelli, M.D ,“Borderline Personality Disorders”, stanford university CA)
"Quand le patient est extrêmement suicidaire, l'hospitalisation est nécessaire, mais la plupart des patients présentant un trouble borderline peuvent aller bien avec un programme structuré en soins externes incluant une thérapie de groupe ou individuelle et les médicaments" (Glen O. Gabbard, M.D.,“Discusses Borderline Personality Disorder“,Baylor College of Medicine).
"L'hospitalisation peut être requise pendant des périodes de décompensation aiguë pour empêcher des comportements autodestructeurs et pour stabiliser le patient, bien qu'il n'a pas été démontré que cela était efficace pour prévenir le suicide dans cette population" (Kathi Stringer, “About Borderline Personality Disorder”, www.toddlertime.com).
"Indications pour une hospitalisation partielle (aapel: "de jour", je suppose) dans les cas suivants:
- Comportement dangereux et impulsif qui ne peuvent être gérés avec un traitement externe
- Non-adhésion avec le traitement externe et avec détérioration clinique visible
- Un comorbidité complexe qui exige une évaluation clinique plus intensive comme réponse au traitement
- Symptômes d'une gravité suffisante pour interférer avec le fonctionnement, le travail, ou la vie de famille qui sont sans réponse au traitement du patient (bref non gérables)
Indications pour une hospitalisation brève dans les cas suivants:
- Danger imminent pour les autres
- Perte de contrôles des impulsions suicidaires ou de tentative de suicide sérieuse
- Episodes psychotiques transitoires associés à une perte de contrôle de l'impulsivité ou altération du jugement.
- Symptômes d'une gravité suffisante pour interférer avec le fonctionnement, le travail, ou la vie de famille qui sont sans réponse au traitement du patient et à une hospitalisation partielle (bref non gérables).
Indications pour une hospitalisation étendue dans les cas suivants:
- Suicidalité persistante et grave, auto-destruction, ou non-adhesion à un traitement externe ou une hospitalisation partielle.
- Troubles de l'axe I co-occurent et réfractaires (ex, trouble de l'alimentation, trouble de l'humeur) qui présentent une menace potentielle à la vie du patient
- Co-occurence d'abus de substance ou de dépendance qui sont graves et insensibles au traitement du patient ou à l'hospitalisation partielle
- Risque continu de comportement agressifs envers d'autres en dépit de brèves hospitalisations.
- Symptômes d'une gravité suffisante pour interférer avec le fonctionnement, le travail, ou la vie de famille qui sont sans réponse au traitement du patient et à une hospitalisation partielle et à une hospitalisation brève" (119. American Psychiatric Association, “Practice Guideline for the Treatment of Patients With Borderline Personality Disorder”, book2 www.psych.org 2OO3)
Dans les
24 H de l'admission, le malade doit être examiné par un psychiatre
qui confirme ou infirme l'hospitalisation.
Il y a
levée de l'obligation notamment si certaines procédures ne sont pas
respectées.
A noter
que le malade a le droit de
prendre conseil auprès d'un médecin
de son choix et a le droit
de prendre conseil auprès d'un avocat
de son choix ainsi que d'autres droits parmi lesquels saisir
la "commission départementale des hospitalisations
psychiatriques",
la consultation de son dossier médical,
etc.
Voici notre sentiment.Voir pages suicide et trouble borderlineL' hospitalisation est une question très très très sensible.
En premier, l'on doit se rappeler que les individus borderline sont avant tous des personnes. Chaque humain étant à la base différent. Nous ne pouvons pas dire "Cela a été positif pour lui / elle, cela sera donc bon pour toi"Merci de vous rappeler aussi que les personnes borderline ne sont PAS psychotiques(les épisodes psychotiques sont transitoires et peuvent être vus comme une "attaque de panique") (merci de lire dissociation / multiples personnalités) (bien sur la personne peut avoir une autre maladie en même temps)
Il y a donc de "bonnes" raisons pour ... et des moins bonnes
Quelques "bonnes" raisons
- Protéger le patient de lui-même (et aussi l'empêcher de faire du mal à quelqu'un d'autre)
Il est de notre devoir de sauver quiconque dans une grande détresse.
- Extraire le patient de son environnement familial, travail (pour prévenir toutes interactions) (Surtout si il y a quelque sorte de maltraitance physique et ou psychologique).
- Fournir au patient la possibilité de n'avoir qu'une seule préoccupation, sa santé (et pas des choses comme ou / comment manger, dormir, payer ses factures, s'occuper des enfants...)
Quelques "mauvaises" raisons
- Agir contre sa volonté. Si l'hospitalisation n'est pas vitale et si le patient ne le désire pas, le résultat sera que le patient sera totalement non coopérant. Il devient alors quasi impossible de faire de la "BONNE" thérapie dans de telles conditions. De fait, avant une hospitalisation somme toute nécessaire (utile), le meilleur moyen est de convaincre et non contraindre !
Notre résumé à propos de l'hospitalisation pourrait être:
Lorsque ce n'est pas pour sauver une (des) vie(s), cela relève du choix du patient - Parce que cela pourrait être plus "simple" pour la famille. Quand il ou elle se trouve à l’hôpital, tout le monde est plus détendu, nous pouvons dormir sans redouter une tragédie. Si cela devient la première raison pour hospitaliser le patient, alors nous n'avons plus le droit de déclarer "c'est pour son bien"
Lorsque nous "plaçons" un patient dans un hôpital, cela doit être en premier lieu pour lui.
- Dans certains cas inacceptables, le patient sera au contact de personnes schizophrènes(ce n'est pas un jugement de valeur) ou de "dingues", et cela constitue une expérience extrêmement traumatisante
On ne mélange pas des patients borderline avec des personnes atteintes d'autres troubles psychiatriques graves ou non compatibles...
- Dans certains cas, le patient recevra trop de médicaments. Ces médicaments pouvant entraîner des effets inverses comme attaques de panique, comportements psychotiques, et la sensation de se sentir comme un "zombie"
Les personnes borderline ne sont pas "folles", elles sont malades, elles ont besoin de compassion, de soins, pas de camisoles chimiques !
- Sauver des vies
- Convaincre, convaincre, convaincre qu'il existe de l'espoir, qu'un futur est possible...
Pourquoi utiliser cette méthode ? Tout simplement parce que la méthode est beaucoup plus efficace que la contrainte...
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Mise
en garde:
Toutes
les informations présentes sur ce site sont dans le but d'aider à
comprendre un trouble pour
le moins "particulier" et déroutant.
Mais
aussi et surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades
ou pas. En tous les cas, il est INDISPENSABLE d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste de la maladie pour confirmer ou infirmer un diagnostic
Quoiqu'il
en soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est
d'appliquer le "bon" traitement à chaque malade.
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Auteur
Alain Tortosa, fondateur de l'aapel
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