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On pourrait qualifier le trouble borderline, qui est un trouble mental (psychologique), de trouble des émotions ou de « maladie des hypersensibles » ou des « sur-émotifs »Ce trouble touche t’il de nombreuses personnes ? En quoi est-il grave ?
Ce trouble, bien que largement étudié outre atlantique est très très peu connu du grand public mais aussi d’une forte proportion du corps médical français qui en ignore bien souvent la gravité ou les traitements.
Toutes les études les plus sérieuses font ressortir des chiffres entre 2 et 4% de la population générale.Les personnes avec un trouble borderline sont-elles « folles » ?
Hormis le fait que les personnes atteintes de ce trouble ont une grande souffrance psychologique, sa gravité vient du fait d’un très fort taux de suicide.
Plus de la moitié des personnes souffrant du trouble feront au moins une tentative de suicide durant leur vie mais hélas, 8 à 10% des personnes avec ce trouble en mourront ! (en l’absence de traitement)
Absolument pas ! Certainement pas !Peut-on en guérir ?
Il y a des degrés dans le trouble mais une personne avec ce trouble peut avoir un métier épanouissant, un conjoint, des enfants mais tout en étant "malade"
De plus, les personnes atteintes d’un trouble borderline n’ont strictement aucune déficience intellectuelle, ce serait plutôt le contraire (une intelligence au-dessus de la moyenne)
Le drame de ce trouble est que la plupart des personnes atteintes ont la capacité de dissimuler leur souffrance et peuvent apparaître auprès de leurs proches comme heureuses, épanouies, fortes, etc.
Bien que le terme « guérison » s’applique plutôt aux maladies purement biologiques, le trouble borderline se traite et la personne atteinte peut en guérir dans le sens où ses symptômes sont suffisamment réduits pour ne plus pouvoir la qualifier de « borderline » et que cette rémission perdure dans le tempsComment peut-on reconnaître un trouble borderline ?
Mais encore faut-il pour cela que les personnes soient diagnostiquées à temps et qu’elles aient un traitement approprié. De toute évidence c'est loin d'être toujours le cas en France (nous le voyons par rapport aux centaines de témoignages qui parviennent à l’association)
Si vous ou une personne que vous connaissez a de façon régulière plus de 5 des points suivants, il est possible qu’elle souffre de cette maladie.(ce petit test n'a pas valeur de diagnostic mais d'indicateur)Critères "officiels" DSM IV du trouble borderlineCe petit test n’est pas un outil diagnostic, bien sur, mais il permet de se poser la question « aurais-je le besoin / le désir de consulter un spécialiste ? »
- Problèmes relationnels (par exemple pour garder des amis, un conjoint)
- Incapacité à gérer ses émotions (les émotions qui prennent le dessus sur la raison)
- Changements d’humeurs soudains, intenses rapides ou fréquents
- Anxiété
- Relations de type Amour / Haine. Pense autrui en Tout Bon / Tout Mauvais sans compromis (cela pouvant passer de l’un à l’autre dans les 2 sens en un instant)
- Sentiment d’être une " victime ", incapacité à accepter ses propres responsabilités
- Sentiment de déprime, tristesse ou de vide (dépression)
- Accès de colère fréquents ou imprévisibles (extériorisés ou pas)
- Image de soi instable
- Peur de l’abandon
- Comportements impulsifs autodestructeurs comme la Boulimie, Sexualité à risque, Anorexie, Dépenses incontrôlées, Alcool, Drogue, Conduite dangereuse, Abus de médicaments, …
- Attaques de rage
- Tentatives de suicides ou d’automutilation comme se couper, se brûler, se griffer
haut
Les critères DSM IV sont consitués de 9 points. Au moins 5 points sur les 9 de façon durable peuvent permettre de faire un diagnostic de trouble borderline. Voir critères DSM
A noter que le 9ème point est "interessant" par rapport à notre propos: "Survenue transitoire dans des situations de stress d'une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères"
En clair, une personne qui souffre de trouble borderline peut dans des situations de très forte angoisse avoir des symptomes de perte de contact avec la réalité, bref de ce que l'on nomme "folie" dans le langage courant. Voir page borderline et psychose ou borderline et dissociation.
Point de vue de l'aapel sur Marie Trintignant ou Bertrand Cantat et un eventuel trouble borderline
Pourquoi tenter d'établir des liens entre trouble borderline et Marie Trintignant (ou Bertrand Cantat) ?
Il faut dire que, passé le choc de la nouvelle, nous avons été très très nombreux à l’association à faire le rapprochement entre Marie et un trouble borderline mais aussi avec Bertrand Cantat.Qu’est-ce qui nous permet de nous poser la question concernant marie trintignant ?
Notre propos étant uniquement de chercher à « comprendre » sans vouloir juger, accuser ou disculper qui que ce soit.
Nous avons cherché à mettre du sens là où il apparaissait de nombreuses contradictions.
Je pense que personne ne niera le fait que Marie était une femme intelligente (ainsi que Bertrand).Alors Marie souffrait-elle d’un trouble borderline au même titre que Marilyn Monroe, Vincent Van Gogh ou la princesse Diana et bien d'autres ?
Il n’y a pas non plus discussion si nous disons que Marie était une hypersensible (ainsi que Bertrand)
On ne peut pas dire non plus que Marie n’avait pas de problèmes relationnels (4 enfants avec 3 maris différents et cette dernière relation avec Bertrand Cantat)
Il semblerait, cela a été beaucoup dit, qu’aussi bien Marie que Bertrand aient pu avoir des problèmes d’abus de substance (alcool ou drogue)
De plus Marie était une écorchée vive, ayant déclarée par ailleurs « Je suis une femme en tôle froissée »"Marie et Bertrand ne vivent pas sur la même planète. Pour le chanteur de Noir Désir, les choses doivent être simples et carrées. Bertrand s'attache à mettre des frontières. Dans l'univers de Marie, rien n'est à sa place. Vies amoureuse, familiale et professionnelle se confondent dans un no man's land permanent. La boîte aux lettres de la comédienne affiche les noms de ses quatre ex. Cantat la voit tourner « Janis et John » avec son deuxième époux, François Cluzet, sous la direction de son mari, Samuel Benchetrit. C'est avec son père, Jean-Louis Trintignant, qu'elle débute l'année 2003 dans « Comédie sur un quai de gare », l'histoire d'un père qui incite un homme à séduire sa fille. Et c'est encore avec lui qu'elle joue « Lettres à Lou », de Guillaume Apollinaire, qui reprend les lettres enflammées du poète à sa maîtresse...
« Marie est un personnage romanesque, déroutant, a confié un jour sa mère, dans une interview (1). Elle déstabilise en toute innocence, en toute inconscience. Elle peut être cruelle comme une enfant, même si elle est profondément bonne. »"
( 11/03/2004 - © Le Point - N°1643)… Et le point le plus important qui pourrait permettre de supposer l’émergence d’un trouble borderline chez Marie, le drame de la mort de sa petite sœur Pauline, étouffée par son biberon, alors que Marie n’avait que 7 ans. (Des études prouvent que jusqu’à 70% des personnes avec un trouble borderline ont subi des expériences traumatiques durant leur enfance)
Là dessus se serait grevé un trop plein d’amour au combien naturel de ses parents. Ce trop plein d’amour pouvant devenir surprotection avec une enfant qui ne veut pas faire de peine à ses parents, une enfant qui en viendrait à protéger ses propres parents.
Autre point important, avant même que le drame ne survienne, Marie n'était pas scolarisée de façon classique. Son père Jean-louis répondait "je me suis organisé pour qu'elle suive des cours par correspondance". A un journaliste qui lui posait la question "délibérément vous avez soustrait votre enfant à l'école", la réponse de son père était "oui".Marie déclairait en A0UT 2003 dans le magazine Elle "J’ai reçu une tendresse infinie de mes parents. Presque trop. Le monde extérieur devenait hostile. J’étais affolée par l’école, tellement j’étais bien avec eux."
Il n'y a donc pas le moindre doute que Marie a été surprotégé et qu'elle n'a pas pu se confronter de façon classique à l'échec, à la douleur, à la méchanceté des autres enfants et ce avant le drame de la mort de sa soeur.
Dans Psychologies magazine de février 2002, Marie Trintignant accorde une interview fort intéressante avec en couverture "Avec mon père, j'ai une relation organique"
On est frappé de voir mis bout à bout une partie "tout il est beau" qui cotoie des cotés beaucoup plus sombres.
Du coté dit positif, on peut lire:- "Ma vie personnelle est équilibrée"Du coté plus sombre on peut lire par exemple:
- "Si vous saviez comme je suis normale et ma vie est équilibrée"
- "Chez moi j'étais folle de joie d'avoir des parents aussi merveilleux"
- "J'ai eu une enfance de rêve"
- "Mon père a été un père merveilleux, un père amoureux"
- "Ma mère est une déesse"
- "J'adore travailler avec mes parents, c'est tellement rare d'avoir cette permission..."- "Jusqu'à 20-22ans, je ne pouvais parler qu'à mes proches. Dans un diner, j'étais incapable de demander le sel. J'étais une blessée. J'ai été tellement entourée d'amour, de tendresse que, quand je suis entrée dans le monde, je n'avais aucune défense.Alors quand bien même je ne possède pas d’éléments suffisant pour dire que Marie Trintignant souffrait d’un trouble borderline, il n’y a aucun doute pour affirmer qu’elle en avait des traits et que son parcours contenait de nombreux "ingrédients" (en premier lieu sa sensibilité) pour que tous deux « se croisent » (le trouble et elle). Il devient ainsi tout à fait légitime de se poser la question
- "C'est difficile quand on élève un enfant... de l'armer pour la vie... La chance de mes enfants est qu'ils sont nombreux. Les grand frères aident les plus petits à se créer des défenses"
- "J'avais peur de faire des enfants, peur qu'ils meurent. J'ai d'ailleurs toujours peur..."
A la question lui demandant si Marie avait aimé être enceinte, elle répondait par "Non pas tellement, j'avais peur de porter un mort"
- "Quand ils (mes parents) venaient me chercher à l'école, j'avais honte, je leur demandais de m'attendre dans la rue"
- "J'ai tellement été élevée dans la non autorité que l'école me terrifiait... Je ne comprenais même pas les règles de base, l'obligation de faire des devoirs dans des matières qui ne me plaisaient pas"
- A propos de la mort de sa soeur "... Jai zappé cette période, je ne sais plus rien... La mort d'un proche vous empêche définitivement d'avoir des caprices"
- "Je crois vraiment que vieillir est un truc terrible... moi, je prépare ma vieillesse depuis quelques années"
Nous ne disposons pas de la réponse, seul ses proches et sa famille pourraient nous éclairer.Quid de Bertrand Cantat et d'un éventuel trouble borderline ?
Je ne dispose que de peu d'éléments sur la vie ou l'enfance de Bertrand Cantat. Son ex-femme, dans une interview diffusée sur M6, a dit que durant sa jeunesse ou son adolescence, Bertrand s'était fait du mal volontairement (automutilation ?)Responsabilité de la société ?
Dans une interview réalisé (sauf erreurs) en 1996 par JD Beauvallet dans les inrockuptibles bertrand dit notamment:"Mon père était dans le civil depuis peu de temps, après une carrière dans l'armée. Ma mère était institutrice mais n'a pas enseigné très longtemps. On déménageait tout le temps. Dans ma vie, il y avait toujours des petites ruptures ..." "... je devais sans arrêt être le nouveau, redécouvrir les gens... L'avantage, c'est que je pouvais dire n'importe quoi, m'inventer des personnalités, des histoires"Toujours sur son enfance, «mes parents avaient les schémas éducatifs de leurs propres parents, explique Xavier, l’aîné de la famille. Ils étaient peu à l’écoute des enfants. C’était la vie, c’était comme ça». (Le Nouvel Observateur jeudi 29 octobre 2003)A propos du passé militaire de son père:
"...Mais à l'époque ça créait une ambiance particulière car je n'avais aucun respect pour l'armée. J'ai quitté la maison à 18 ans, j'étais en rupture depuis trop longtemps. On ne se comprenait pas du tout. C'est sans doute pour ça qu'après je me suis recréé une famille, solidaire"As-tu des choses à régler avec ta propre enfance ?
"Je n'aurai jamais fini de régler ça. Pourtant, je cherche à assumer, à comprendre"Es-tu nostalgique de l'enfance ?
"Ça ne risque pas. Mais bon, j'avais - comme tous les gamins - cette faculté extraordinaire pour m'échapper"Frédéric Vézard, journaliste au Parisien qui a écrit un livre sur le sujet, cite le passé dépressif, des tentatives de suicide et une "automutilation" du chanteur... comportements qui ne prouvent rien mais qui sont dans les critères DSM IV du trouble borderline.
Une question demeure:
Le geste de Bertrand pourrait-il s’expliquer autrement que par la psychiatrie ?
Voilà un individu qui de toute évidence n’a pas un passé de violence répétée (ou alors très camouflé), qui était semble t’il vraiment amoureux de Marie (il avait d’ailleurs déclaré quelques jours plus tôt «J'aime Marie plus que la musique »), qui ne manquait pas de sensibilité (voir ses chansons) et qui se retrouve faire un geste totalement incontrôlé dont nous connaissons aujourd’hui les conséquences dramatiques.Un témoin du soir du drame déclare par ailleurs qu'il avait eu une "colère sans raison apparente"
(je vous invite à lire les études sur trouble borderline et violence - Ex: 30% des violences domestiques perpétrées par des "borderline". Trouble borderline, trouble narcissique, trouble antisocial et violences. points communs, différences)Cette façon d'agir était-elle compatible avec une personne maitresse de ses actes ?
Examinons la thèse, l'hypothèse du psychopathe, du pervers narcissique: (ça a été dit dans les médias)(voir pages borderline ou pervers narcissique?)
Dans cette hypothèse:
"Je n'aime pas Marie ?!"
> je suis donc plus qu'excellent acteur, je prouve mon intelligence et ma capacité à manipuler, à présenter une "bonne" façade car tous acteurs voyaient bien de l'amour avant le drame.
"Je suis en rage, je frappe Marie, je vois que c'est grave et je continue"
> semble illogique si je l'aime et que je suis conscient, le premier coup devrait me "reveiller" mais semble "logique" si je suis dans un profil de "monstre"
"Je donne vraisemblablement une série de coups très violents"
> semble illogique si je l'aime et que j'ai conscience de la gravité de l'acte mais semble "logique" si je suis dans un profil de "monstre"
"Je la couche et lui met un linge sur le front"
> semble logique si je n'ai pas conscience de la gravité de la situation et que j'aime Marie mais semble illogique dans le profil de "monstre" si j'ai conscience qu'elle est dans un état grave mais aussi "incompatible" avec un état de violence, de rage ou de haine, semble "logique" si je cherche à maquiller mais "incompatible" si je suis intelligent
"Une fois que je m'arrête, je ne prends pas la fuite pour échapper à la police"
> semble logique si je n'ai pas conscience de la gravité de mon acte mais semble illogique et stupide dans le profil de "monstre" car on va m'arrêter, on va m'accuser, surtout si je connais la gravité de mon acte
"Je ne vais pas non plus me rendre"
> semble logique si je n'ai pas conscience de la gravité de mon acte mais semble illogique et stupide si j'ai conscience de ce que j'ai fait, indépendamment que je me sente coupable ou pas
"Je n'appelle pas les secours, pas même des heures après"
> semble logique si je n'ai pas conscience de la situation mais semble illogique et stupide dans le profil de "monstre" car ce serait des circonstances atténuantes, plus le temps passe et plus cela m'accuse.
"Je téléphone à son ex-mari"
> semble logique si j'aime marie, que j'ignore la gravité de mon acte et que j'ai peur qu'elle me quitte mais semble illogique et stupide dans le profil de "monstre" car je suis en train de lui avouer que j'ai frappé Marie mais aussi que je n'ai pas appelé de secours
"Je tente de me suicider (état de pré-coma) mais des heures après"
> semble logique si j'aime Marie et que je viens seulement de réaliser des heures après, la réalité de mon acte mais semble totalement illogique et stupide dans le profil de "monstre" si je cherche à faire semblant d'être effondré des heures aprèsBref, ce mode opératoire est-il compatible avec une personne intelligente (tout faire pour se faire accuser !) et en pleine possession de ses moyens ou cela ressemble t'il plutôt au comportement que peut avoir une personne souffrant d'un trouble borderline et en pleine dissociation ?
Typiquement le type d’acte que peut faire une personne avec un trouble borderline incapable de maîtriser ses émotions dans des états de stress extrêmes … (mais aussi dans l’abus de substances ? - pas obligé). L'émotion étant dans le cas d'un trouble borderline à l'origine de l'acte ... et non la passion.
Alors oui, les faits semblent là, nous avons d’un coté sans le moindre doute possible une victime (Marie) qui n’est plus parmi nous.Alain Tortosa
Et de l'autre coté un « coupable » (Bertrand) qui a commis cet acte irréparable.
Condamner le second et pleurer le premier est-il tout ce qu’il y a à faire ?
N’est-il pas du devoir de nos sociétés de prévenir ce type de drames ?
Comment peut-on prévenir sans comprendre ?
La prison est-elle la seule réponse possible ?
N’est-il pas du devoir de nos sociétés de diagnostiquer et de traiter toutes personnes qui souffrent d’un trouble psychique afin justement qu’elles ne puissent pas se trouver dans ce type de situations dramatiques ?
Certaines maladies psychiatriques sont à ce jour sans remèdes mais ce n'est pas le cas du trouble borderline
Le trouble borderline se traite, faisons en sorte que ce drame n’ait pas été « pour rien », ne serait-ce qu'en montrant que certaines personnes peuvent souffrir d'un trouble psychique sans être pour autant des "monstres" ou des "fous" !
13 septembre 2OO7:Témoignages
"« Je sais bien que rien ne me rendra ma fille, tuée par M. Cantat, et que celui-ci retrouvera tôt ou tard sa liberté », écrit Mme Trintignant...
« ...je garde le souvenir profondément blessant des conditions dans lesquelles M. Bertrand Cantat a tenté de justifier son comportement en commençant par imputer à ma fille la responsabilité de sa propre mort, et en n'hésitant pas à salir sa mémoire. Enfin, je crains que [sa] libération très anticipée n'apparaisse comme tristement significative pour tous ceux qui luttent pour que soient enfin justement sanctionnées les violences faites aux femmes. »" journal le figaro20 septembre 2OO7:
"BERTRAND CANTAT sera fixé le 15 octobre sur sa demande de libération conditionnelle. La commission d'application des peines s'est réunie hier, comme prévu, au centre de détention de Muret, près de Toulouse (Haute-Garonne), où l'artiste est incarcéré depuis septembre 2004...
L'artiste, incarcéré dès le lendemain du drame, survenu en JUlLLET 2003, a désormais purgé la moitié de sa peine. Il a réglé les diverses indemnités dont était assortie la sentence. Il suit une thérapie psychologique et promet de s'y soumettre une fois libéré" journal le figaro15 octobre 2OO7
"Bertrand Cantat sera libéré mardi après quatre ans de détention. Le juge d'application des peines de Toulouse a accordé lundi une libération conditionnelle au chanteur du groupe Noir Désir, condamné en m-ars 2004 à huit ans de réclusion pour les coups mortels portés à sa compagne l'actrice Marie Trintignant." Le nouvel observateur16 octobre 2OO7
"Bertrand Cantat est sorti hier soir, à 00h10, de la maison d'arrêt du Muret, au sud de Toulouse, où il purgeait depuis 2004 une peine de 8 ans d'emprisonnement pour avoir battu à mort Marie Trintignant en 2003 à Vilnius en Lituanie" la rédaction RMC
Q : Marie Trintignant et Bertrand Cantat pouvaient-ils selon vous souffrir d’un trouble borderline?
C’était tous les deux des "déchirés de la vie, des écorchés vifs avec les émotions à fleur de peau, hypersensibles tous les deux et ayant apparemment du mal à gérer leurs émotions !!
Un fonctionnement en "tout ou rien", amour-haine. Je peux aisément me retrouver dans Marie TrintignantQ : Pensez-vous que les rôles auraient pu être inversés ? (celui de la victime et de l’agresseur)
Oui, c'est ce que j'allais vous dire, ils se ressemblaient trop
Et quand on connait notre fonctionnement (même "inadapté", sans savoir de quoi on souffre vraiment), si notre partenaire est identique à nous-même, alors les projections doivent aller bon train. Un peu comme le fonctionnement chez les jumeaux où on a un miroir en face de soi, qu'on aime à la fois et qu'on déteste
L'autre, c'est moi-même. Qu'est-ce que je vais faire de moi ?Q : Qu'est ce qui vous permet de soupconner un trouble borderline chez Marie ?
Hypersensible, torturée, perturbée,
Je crois qu'elle a perdu sa petite soeur quand elle avait 7-8 ans et que ça l'a vraiment marquée. Elle véhiculait la mort avec elle (tiens, pourquoi je parle de moi ??)
Sa soeur était tout bébé je crois, je crois qu'elle a étouffé en buvant son biberon. Si j'avais été à sa place (je m'y mets facilement d'ailleurs), le fait de perdre un enfant (ici sa soeur), c'est peut-être déjà mourir avant l'âge.Q : Qu'est ce qui vous permet de soupconner un trouble borderline chez Bertrand ?
J'avais déjà un ressenti "bizarre" envers lui, avant de savoir ce qu'était un borderline. Mais en fait il a beaucoup de traits. Le déclenchement de sa rage envers Marie provient probablement du fait qu’il s'est senti abandonné par elle (suite au coup de fil qu'elle venait de recevoir de son ex-mari).
Cela n’aurait pas été un "coup de folie", passionnelle comme pour d'autres crimes, mais une incapacité totale à gérer ses émotions
Lors de son 1er concert, en 81, il s'est jeté du haut de la scène. Traumatisme crânien.
Il a adhéré à des mouvements antimondialistes et anarchiques, aidé les sans-papiers.... tout un "arsenal" pour "se défendre lui-même" ?
Je ne suivais pas vraiment la carrière de Marie Trintignant. Je n'étais pas une admiratrice inconditionnelle mais je l'avais vue dans quelques films, un peu au hasard. J'ignore pourquoi elle me donnait ainsi l'impression que nous nous connaissions. Quelque chose dans sa façon de jouer me semblait plus relever de sa personnalité que du métier d'acteur et il me semblait apercevoir dans son regard un peu de moi…Une fragilité, une intensité… Quelque chose de sauvage et d'entier aussi.Lorsque la dépêche est tombée, j'ai eu peur et j'ai eu mal. J'ai le sentiment de savoir instinctivement ce qu'a vécu Marie dans les derniers instants : j'aurais pu être à sa place, inconsciente sur un lit d'hôpital, victime d'une violence incompréhensible aux yeux du monde et qui m'est pourtant trop familière… Pour avoir vécu avec un homme qui ne savait pas gérer ses émotions, pour n'avoir pas su gérer les miennes, j'ai connu plus qu'à mon tour ce moment où tout bascule dans la folie : l'escalade puis la perte de contrôle et enfin les actes irrémédiables.
Mon ventre se déchire en pensant à Marie T. et à Bertrand C., à cet immense gâchis et la souffrance qui en découle. S'il existe un moyen d'éviter que cela n'arrive à d'autres, alors j'espère qu'il sera mis en œuvre et généralisé.
Q : Que vous inspirent Marie Trintignant et Bertrand Cantat ?Le propos de cette page n'est donc pas de dire "X ou Y souffre d'un trouble borderline" mais d'introduire cette hypothèse.
Il a suffit de peu de choses pour que tout bascule, un message d'un ex-mari sur un portable. Je crois que Bertrand Cantat s'est retrouvé perdu devant le résultat de sa violence et que c'est pour çà qu'il n'a pas su appeler du secours. Son visage montrait ce qu'il disait: c'est un accident. Il a fallu l'arrivée d'un tiers pour le sortir de sa torpeur. Les rôles auraient sans doute pu être inversés.
Qu'aurait-on dit d'elle ? Simplement deux personnes emportées par leurs émotions, qu'il aurait fallu protéger d'elles-même.
L'histoire semble avoir touché beaucoup de gens, et les journalistes eux-mêmes. Je n'ai pas senti beaucoup d'impartialité. On a fait beaucoup de rapprochements. L'alcoolisme. La drogue. La violence conjugale. La violence faite aux femmes. Mais la violence était chez ces deux êtres, aussi passionnés l'un que l'autre (au moins par les images montrées). Et si la vie de Marie Trintignant s'est effectivement arrêtée, l'existence de Bertrand Cantat est interrompue, quelles que soient les décisions de justice. J'ai peur qu'il ne se suicide. Chacun faisait avec passion un métier, où il était reconnu, qui exploite l'expression des sentiments, des émotions.Q : Les reconnaissez-vous dans un trouble borderline et en quoi ?
Absolument oui mais à vrai dire, c'est très confus, Il y a quelque chose au niveau des sensations, comme une "reconnaissance".
Il y a quelque chose dans l'attitude, dans la façon de se tenir. Il y a quelque chose dans les rôles (forts) et dans la façon de les incarner (on ne peut qu'y croire).
Le premier rôle de Marie était dans Série Noire avec Patrick Dewaere... Il y a quelque chose dans la façon d'être insolent (au risque de tout perdre). Il faudrait étudier les textes de Bertrand, mais les images, les rapprochements d'idées, les associations de sensations différentes. Et cette stupeur que j'ai pu ressentir chez lui, dans l'incompréhension générale, comme un lapin devant des phares.
Sur votre site, il y a l'histoire d'une maman qui n'avait pas pu s'occuper de sa fille avant que sa propre mère ne l'appelle au téléphone et lui dise de le faire. Là même chose. On voit, on sait et on est cloué. Quand la télé le montrait après, je le sentais assumer quelque chose dont il n'était pas coupable. Ce n'était pas un "ça n'est pas ma faute".haut
What I need is so much, what I need is over"Les écorchés"
Even when I sleep I just walk on the border
...
What I need is never found
Pourquoi nous entrelaçons-nous ?"Danse sur le feu maria"
Pour les écorchés vifs
On en a des sévices
...
Serre-moi encore
Etouffe-moi si tu peux
Accordez nous une heure ou deux"Le zen Emoi"
Pour glisser sur la tranche des lames
Mais sans bien sûr blesser les âmes
aaah ¸aa c'est la crise et la tristesse"Apprend à dormir"
et puis l'angoisse et puis le stress
...
il n'y'a plus qu'un seul choix
il suffit de savoir freiner son émoi
...
aaah l'infernale cholérique
internationale et dramatique
aaah c'est la confusion
l'ivresse et la passion
Apprends à dormir"A la longue"
Glisse lentement
Sans réfléchir
Mais n'me demande pas comment
Toi tu m'appelles au secours"L'homme pressé"
Ma chère folie et mon amour
...
L'or c'est sûr n'est pas loin
Cherche bien
Des sutures et des points
N'y font rien
Huit milliards potentiels
De crétins asservis
A part certains de mes amis
Du même monde que moi
Vous n'imaginez pas
Ce qu'ils sont gais
Qui veut de moi
Et des miettes de mon cerveau
Qui veut entrer
Dans la toile de mon cerveauPrécédent
.
Mise en garde:
Toutes les informations
présentes sur ce site sont dans le but d'aider à comprendre
une maladie pour le moins "particulière"
et déroutante
Mais aussi et
surtout à soutenir les personnes qui souffrent, malades ou pas.
En tous les cas, il est INDISPENSABLE
d'avoir recours à un médecin
psychiatre et ou psychothérapeute spécialiste
de la maladie pour confirmer ou infirmer
un diagnostic
Quoiqu'il en
soit le nom d'une maladie importe peu, ce qui compte, c'est d'appliquer
le "bon" traitement à chaque malade.
Rappelons que
seul un médecin (en France et de nombreux pays) peut délivrer
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Dernière mise à jour 2020
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